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Pour la première fois, une femme va diriger le gouvernement en République démocratique du Congo : Judith Suminwa Tuluka, ministre du Plan, a été nommée ce 1er avril Première ministre, un peu plus de trois mois après la réélection du président sortant Félix Tshisekedi.
Judith Suminwa Tuluka, nouvelle Première ministre de République démocratique du Congo.
"Je sais que la tâche est grande, les défis sont immenses, mais ensemble (...) on y arrivera", a-t-elle déclaré à l'antenne de la télévision nationale juste après l'annonce de sa nomination.
Titulaire d'une maîtrise en économie et originaire du Kongo Central (ouest), Judith Suminwa Tuluka succède à Jean-Michel Sama Lukonde, Premier ministre depuis février 2021, qui avait présenté sa démission le 21 février dernier.
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Âgée d'une cinquantaine d'années, elle va devoir mettre en oeuvre les engagements du second mandat de Félix Tshisekedi, dans un contexte sécuritaire toujours aussi tendu.
Au pouvoir depuis janvier 2019, Félix Tshisekedi, 60 ans, a été largement réélu le 20 décembre dernier pour un second mandat de cinq ans, remportant plus de 73% des voix lors d'élections générales qualifiées de "simulacre" par l'opposition. Les partis le soutenant ont aussi raflé plus de 90% des sièges à l'Assemblée nationale, ce qui lui donne toute latitude pour mener sa politique.
Durant la campagne électorale, le président avait appelé ses compatriotes à lui donner un nouveau mandat pour "consolider les acquis" du premier, en mettant notamment en avant la gratuité de l'enseignement primaire. Il promettait de créer des emplois, diversifier l'économie, développer l'agriculture, protéger le pouvoir d'achat des ménages...
Car tout en ayant un sous-sol immensément riche en minerais, la RDC reste une des nations les plus pauvres au monde, avec les deux tiers de ses quelque 100 millions d'habitants vivant sous le seuil de pauvreté.
Les Nations unies estiment par ailleurs qu'environ sept millions de personnes sont "déplacées internes" à cause des conflits, en particulier dans l'Est, en proie à des violences armées depuis trois décennies.
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Dès le début de son premier mandat, Félix Tshisekedi avait promis de tout faire pour y rétablir la paix, ce qu'il n'est pas parvenu à faire. La situation s'est même détériorée dans le Nord-Kivu, en proie depuis plus de deux ans à une nouvelle rébellion du "M23" ("Mouvement du 23 mars"), qui, avec le soutien du Rwanda voisin, s'est emparé de vastes pans de la province.
Le régime a fait appel à des forces régionales, des instructeurs étrangers et des groupes armés "patriotes" pour lutter contre les rebelles, en attendant la "montée en puissance" de l'armée congolaise sur laquelle il dit compter pour en venir à bout. Mais il n'a pas réussi jusqu'à présent à reprendre les zones conquises et accuse la communauté internationale de complicité avec les rebelles et leur parrain rwandais. Les initiatives diplomatiques n'ont pas non plus abouti.
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Ce conflit alourdit un climat politique qui ne s'est pas apaisé depuis les élections.
"Ça tire de partout", titrait ce 1er avril un journal de Kinshasa (AfricaNews), après un week-end marqué par des déclarations incendiaires.
Durant la messe de Pâques, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, connu pour ses prises de position très critiques à l'égard du pouvoir, a jugé que le pays était "à l'agonie" et n'avait "pas d'armée".
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De son côté, Augustin Kabuya, bouillant secrétaire général du parti de Félix Tshisekedi (l'Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS), accusait l'ancien président Joseph Kabila (2001-2019) de soutenir le M23. Des propos qualifiés d'"irresponsables" par le camp de l'ex-chef de l'État, destinés selon lui à masquer "l'incapacité" de l'UDPS à "gérer le pays".
"Je suis consciente de la grande responsabilité qui est la mienne", a encore déclaré ce soir Judith Suminwa Tuluka, en disant vouloir oeuvrer "pour la paix et le développement" en RDC, pour "que le peuple congolais puisse bénéficier des ressources" du pays.