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Alors que l'exposition Ramsès bat son plein à Paris, les pharaons, souverains de l'Egypte antique, fascinent toujours autant. Mais qu'en est-il des pharaonnes ? Bien loin des polémiques autour du teint supposé de Cléopâtre, interrogeons-nous sur la manière dont ces reines ont exercé le pouvoir. Entretien avec Florence Quentin, égyptologue et autrice.
Néfertiti au Neues Museum de Berlin, Allemagne, le 5 décembre 2012, à l'occasion du 100e anniversaire de la découverte de son buste.
Hatchepsout, Néfertiti, Néfertari ou Cléopâtre : autant de noms d'illustres reines de l'Egypte antique qui nous sont familiers. Le cinéma et la littérature, mais aussi la pop culture, se sont emparés de certaines d'entre elles, évocatrices de faste, de beauté, de puissance dans notre mémoire collective, mais aussi icônes féministes.
Au-delà des clichés, qui étaient vraiment ces épouses, mères ou filles de pharaon qui ont marqué de leur sceau l'histoire de l'Egypte. Dans une société relativement égalitaire pour l'époque, mais de tradition patriarcale, comment sont-elles emparé du pouvoir ?
Une récente relecture "féministe" des textes et des représentations anciennes a permis de nouvelles interprétations sur le destin et le rôle de ces souveraines. Des découvertes qui enthousiasment l'égyptologue Florence Quentin. Elle en a fait un livre dressant le portrait des plus prestigieuses des reines d'Egypte, ces "dames de grâce" qualifiées aussi de "souveraines de toutes les femmes et de tous les pays", qui vécurent durant le Nouvel Empire, à l'apogée de la civilisation pharaonique, entre 1550 et 1069 avant notre ère.
Avec Les grandes souveraines d’Egypte, sorti en 2021, après Isis l’éternelle, Florence Quentin poursuit ses recherches sur les femmes en Egypte ancienne, l’un de ses sujets de prédilection.
A travers le récit de ce que l'on sait du destin des femmes de pouvoir se dessine aussi la condition des femmes égyptiennes de l'époque. Dans toutes les classes de la société, elles bénéficiaient d'un respect et de droits rares dans le monde antique. Un statut qui se reflète dans la position qu'occupèrent ces puissantes souveraines, qu'elles soient régentes, grandes épouses royales ou reine pharaon au pouvoir absolu, comme la grande bâtisseuse Hatchepsout.
Terriennes : En Egypte antique, les femmes avaient-elles le droit de régner ?
Florence Quentin : Aucun texte ne stipule que les femmes ne peuvent pas régner, même si, depuis les origines, et pendant des millénaires, le pays est traditionnellement gouverné par un souverain masculin. Personne ne pouvait s'opposer à ce qu'une femme soit pharaonne, puisqu'il n'y a pas de loi salique, comme en France, pour préciser qu'une femme n'avait pas le droit de régner. Il y a eu cinq pharaonnes dans l'histoire égyptienne. Six avec Cléopâtre. Elles ont réussi à s'imposer, mais en général pour des durées de règne assez courte, entre deux et quatre ans.
Comment les femmes arrivent-elles au pouvoir ?
En général à l'issue d'une période d'incertitude dynastique, quand il y avait un problème d'héritier ou d'instabilité politique. Alors elles se sont glissées dans cette faille du pouvoir. Hatchepsout reste la plus célèbre des reines d’Egypte, parce que c'est la seule qui ait régné longtemps – vingt-deux ans. Elle est grande épouse royale de Toutmosis II, qui meurt assez rapidement. Elle a seize ans quand elle devient veuve et régente de son neveu, qui n'a que trois ou quatre ans. Comme elle, beaucoup de reines sont régentes et font office d'éminence grise au cours de l'histoire de l'Egypte ancienne. Et puis quand le pharaon arrive à l'âge adulte, elles s'effacent plus ou moins.
Si Hatchepsout a pu régner, c'est aussi qu'elle s'est imposée en se faisant représenter en homme. Florence Quentin
Hatchepsout, elle, décide, au bout de sept ans de règne, de prendre le pouvoir et d'être sacrée pharaonne. Certes, il y a déjà un pharaon, mais c'est un enfant. Elle décide de prendre le pouvoir, parce qu’il n'est pas capable de régner seul. Pour autant, elle ne va pas l'évincer, contrairement à ce qu'on lit encore régulièrement dans les livres d'histoire. Elle va régner avec lui, à côté de lui. C'est une coroyauté, et à aucun moment elle ne le rejette, elle ne le repousse. Elle est couronnée pharaonne. Ils sont deux pharaons.
Hatchepsout, la plus grande souveraine d'Egypte ?
Hachepsout est une femme complète, complexe, au destin tout à fait particulier. Elle est aussi une grande bâtisseuse, qui a remis aussi au goût du jour les fêtes religieuses. Son temple est somptueux et reste un exemple unique dans l'architecture égyptienne.
Temple Hatchepsout, à Louxor, en Égypte, le 27 février 2013.
Si Hatchepsout a pu régner aussi longtemps, c'est aussi qu'elle s'est imposée en se faisant représenter en homme. Les Egyptiens savaient très bien que c'était une femme, mais pour s'imposer par rapport à son entourage masculin, et aussi par rapport aux pays vassaux de l’Empire, il fallait se faire représenter un homme pour donner une impression de force et de puissance.
Hatchepsout au Musée des Antiquités égyptiennes, au Caire, en Egypte. La reine pharaonne se fait représenter avec la barbe de pharaon pour asseoir son autorité.
Au fil du temps, le glissement de son image est très clair. Au départ, elle est représentée en femme, elle a encore des signes de la féminité. On voit encore ses seins. Et puis progressivement, elle se masculinise pour s'affirmer. Cela en dit long sur le fait qu'elle n'était pas tout à fait acceptée comme femme au pouvoir suprême. Elle a sans cesse essayé d'asseoir sa légitimité à travers des textes, des bâtiments, des récits sur sa naissance miraculeuse.
Qu'est-ce que cela dit de la société égyptienne antique ?
Aujourd'hui, on est en train de revoir l'histoire du monde, à commencer par celle des femmes de la préhistoire et de l'Antiquité. Il existe toute une école d'égyptologie qui prône une relecture des documents de l'Egypte pharaonique avec un regard féministe. Des documents, notamment administratifs et juridiques – et il y en a beaucoup –montrent que le statut de la femme égyptienne était privilégié dans l'Antiquité.
Très tôt, les femmes s'imposent et elles sont parfois à quasi égalité avec les hommes. Même si elles restent une catégorie sujette à discrimination, elles ont du pouvoir et sont des sujets juridiques pleins et entiers. Elles ne sont jamais sous la tutelle ni sous la curatelle des hommes, contrairement aux femmes grecques, par exemple, qui, au Vᵉ siècle de notre ère – 2000 ans après l'Ancien Empire de l'Égypte antique dont nous parlons – passent de la tutelle du père à la tutelle du mari. En Egypte, ça n'existe pas.
Les femmes peuvent exercer toutes sortes de métiers qui, partout ailleurs, sont réservés aux hommes. Dès le troisième millénaire, dès l'ancien Empire, vers 2500 avant notre ère, on trouve une femme médecin qui crée un collège d'obstétrique, on trouve aussi la première femme, certainement, juge de l'humanité, et la première garde des sceaux de pharaon...
On peut dire que c'est l'Egypte qui a inventé le régime de séparation de biens.
Florence Quentin
Une femme a aussi le droit de reprendre sa dot si elle se sépare de son mari. On peut dire que c'est l'Egypte qui a inventé le régime de séparation de biens. Elle peut intenter un procès au mari et récupérer une partie des biens communs du "mariage" – entre guillemets parce qu'il n'y a pas vraiment de cérémonie de mariage.
Les femmes ont une certaine liberté. C'est justement ce statut singulier, un peu exceptionnel pour l'époque, qui se reflète dans le fait que des femmes ont pu avoir accès au pouvoir suprême à cinq reprises, mais aussi qu'un certain nombre de grandes souveraines d'Égypte, notamment au Nouvel Empire, entre 1500 et 1000, avant notre ère, ont été des alter ego des pharaons, à quasi égalité avec eux.
Elles ont été leur conseillère, l'incarnation de la déesse auprès d'eux, et ont parfois eu des rôles diplomatiques, comme Nefertari, la grande épouse royale de Ramsès II, qui va entretenir des courriers diplomatiques avec son homologue, la reine hittite. Elles ne sont pas simplement de beaux ornements, même si elles sont souvent très belles et accompagnent les cérémonies religieuses, mais ce sont des femmes de pouvoir.
Les femmes au pouvoir : pas prioritaires, mais légitimes ?
Oui, surtout les grandes épouses royales. Ramsès II, par exemple, qui est l'archétype de pharaon, a deux grandes épouses royales, à côté de dizaines de femmes et de concubines. Mais les deux grandes épouses royales, elles, ont du pouvoir, notamment la fameuse Nefertari, à qui il va consacrer un temple à Abou Simbel. Sur le fronton, tous deux sont représentés de taille égale, et c'est exceptionnel. Il va aussi lui consacrer la plus belle tombe de la vallée des Reines.
Temple de Néfertari, Abou Simbel, Égypte. Pour la deuxième fois dans l'histoire de l'Égypte ancienne, un temple était dédié à une reine, après qu'Akhenaton avait dédié un temple à sa grande épouse royale, Néfertiti. De part et d'autre du portail, les statues du roi sont encadrées de statues de la reine. Fait rare dans l'art égyptien, les statues du roi et de sa compagne sont ici de taille égale.
Elles peuvent aussi ouvrir des portes à leur époux. Ramsès II, par exemple, est issu d'une lignée de militaires du nord du pays. Il n'a pas de sang royal alors que Nefertari, son épouse, est certainement issue de la grande noblesse et l'introduit auprès des familles aristocratiques du sud. Elle a un vrai rôle politique à jouer à côté de Ramsès. C'est sans doute la raison pour laquelle le père de Ramsès a voulu cette femme pour son fils. Pas de mariage d'amour, dans les familles princières d'Egypte antique, mais l'on choisit les grandes épouses royales pour des raisons stratégiques et politiques.
Qui pouvait se faire octroyer des pouvoirs, ou les prendre, sans être sacrée reine ?
Les reines mères, qui sont régentes pour leurs fils si elles sont veuves assez tôt. La première reine du Nouvel Empire, qui s'appelle Ahmès-Néfertary, est l'homme fort du Nouvel Empire. Quand son fils accède au trône, elle reste toujours près de lui. C'est une éminence grise. Elle va continuer à régner à travers lui. La mère de l'héritier est extrêmement puissante, et parfois même, elle supplante sa belle-fille quand, ensuite, son fils accède au trône.
Les grandes épouses royales sont aussi conseillères et prêtresses. Les filles, parfois, sont épousées par le pharaon, comme l'a fait Ramsès II. Et elles deviennent à leur tour grandes épouses royales. Les filles ont aussi une certaine importance, mais ce sont surtout les reines mères et les grandes épouses royales qui ont des pouvoirs.
Les femmes ont-elles un pouvoir religieux ?
C'est un point très important. Elles ont aussi des charges religieuses, notamment à partir du nouvel Empire, quand Ahmès-Néfertary va créer une nouvelle charge religieuse. Elle est divine épouse d'Amon, le grand dieu dynastique, le dieu des dieux. Cette femme, comme toutes ces femmes qui ont cette charge sacerdotale, va être une sorte de papesse. Elle va être la prêtresse la plus proche de ce grand grand dieu, celle qui est son épouse et qui va être le plus au plus près de cette divinité, Amon-Rê.
La charge de divine épouse d'Amon s'assortit de terres, de propriétés d'un clergé qu'elle dirige avec des prêtresses. Elles sont donc économiquement extrêmement puissantes.
Florence Quentin
Cette charge s'assortit de terres, de propriétés d'un clergé qu'elle dirige avec des prêtresses. Elles sont donc économiquement extrêmement puissantes. Elles constituent une sorte de Vatican féminin, ce qui donne à cette reine énormément de pouvoir économique. Toutes ces propriétés sont à elle. Il est stipulé dans l'acte de naissance de cette charge de divine épouse d'Amon qu'elle sera transmise par les femmes à leurs filles. Les hommes ne sont pas du tout concernés et c'est un pouvoir dans le pouvoir qui se maintiendra pendant plusieurs siècles.
Hatchepsout, quand elle se fait couronner pharaonne, l'abandonne forcément, mais elle la transmet à sa fille. Il y a quelque chose de très intéressant dans cette notion de transmission sacerdotale. Ce n'est pas seulement une transmission religieuse, c'est la transmission d'un pouvoir économique indépendant des hommes.
Est-ce que ces femmes de pouvoir ont fait avancer le droit des autres femmes d'Egypte ?
On ne sait pas. La sphère royale reste un peu hermétique au reste de la société, parce que ce sont des dieux vivants sur terre, qui vivent dans un monde où ils ont peu de contacts avec le peuple. En revanche, les textes juridiques attestent que, dès l'Ancien Empire, dès le troisième millénaire avant notre ère, les droits des femmes sont assez assurés.
Y a-t-il eu d'autres périodes en Egypte pendant lesquelles les femmes ont exercé du pouvoir ou une forte influence ?
Je crains que non, car dans les croyances de l'Egypte antique, les déesses ont autant d'importance que les hommes. Le panthéon est très riche, avec des déesses comme Isis, Hathor, qui sont extrêmement puissantes, et aux yeux des Égyptiens, les femmes les incarnent. La reine d'Égypte est l'incarnation de Hathor, la déesse de l'amour, de la joie, de l'Eros. Si les déesses sont très puissantes, les femmes sont puissantes.
A partir du moment où le monothéisme s'installe sur le sol égyptien, les femmes vont un peu entrer dans l'ombre.
Florence Quentin
A partir du moment où l'Egypte est christianisée, puis avec l'islam, autrement dit à partir du moment où le monothéisme s'installe sur le sol égyptien, les femmes vont un peu entrer dans l'ombre.
Ces femmes-là étaient puissantes, elles avaient un pouvoir économique, elles régnaient. Qu'est devenue leur mémoire ?
C'est comme pour d'autres périodes de l'histoire, à commencer par la préhistoire, etc. L'égyptologie est assez récente – fin du XIXe siècle et XXᵉ siècle – et les égyptologues étant des hommes, ils se sont intéressés aux grandes figures masculines et ont énormément écrit sur la royauté au masculin, sans s'intéresser beaucoup aux femmes.
A partir des années 1970/1980 apparaissent des travaux, des articles scientifiques, des recherches sur ce que les Anglo-Saxons appellent Queenship, la sphère féminine royale. Progressivement sont publiés des travaux sur les grands souveraines d'Égypte, puis aussi sur le statut des femmes du peuple, notamment à partir de recherches d'égyptologues qui étaient aussi juristes et qui se sont penchés sur les textes juridiques.
Les femmes pouvaient siéger au conseil municipal et gérer de grands domaines.
Florence Quentin
Aujourd'hui, une nouvelle école d'égyptologie, avec des égyptologues femmes, relit les documents, relit les textes, relit même les représentations – c'est d'ailleurs ce que j'ai essayé de faire dans mon livre – pour montrer qu'on a souvent pris les représentations pour des représentations symboliques et postulé que les titres attribués aux femmes étaient seulement honorifiques.
En réalité, plus on avance, plus on s'aperçoit que ces femmes ont réellement exercé des métiers et des fonctions. Depuis peu, on sait qu'elles pouvaient siéger au conseil municipal et qu'elles gérer de grands domaines, et ce à partir de textes qui, autrefois, n'étaient absolument pas interprétés de cette manière. On est en train de redécouvrir tout cela parce qu'il y a des femmes, et des hommes aussi d'ailleurs, mais surtout des femmes égyptologues, qui se sont penchés sur la question.
Il fallait des femmes pour avoir ce regard-là ?
Oui, il fallait des femmes qui s'intéressent au sujet. Parce que l'Egypte, c'est 4000 ans d'histoire qui recouvrent énormément de thématiques. Il y a beaucoup de choses à étudier, mais l'histoire des femmes est passionnante. Et puis c'est aussi à travers l'histoire des femmes qu'on comprend une civilisation. Et heureusement, aujourd'hui, on lit de plus en plus de travaux sur sur ce thème.
Y-a-t-il eu volonté d'effacer la mémoire des souveraines au cours de l'histoire ?
Clairement, c'est ce que l'on appelle la damnation mémorielle. C'est-à-dire qu'on leur a permis d'accéder au pouvoir, mais après leur décès, leurs successeurs ont effacé les traces de leur de leur passage sur le trône. La dernière reine pharaonne qui a régné vers 1200 avant notre ère, s'était fait construire une très belle tombe, la plus grande de la vallée des Rois – non pas de la vallée des Reines. Son successeur a effacé son nom, il a effacé sa silhouette et l'a remplacé par son nom.
Tombeau de Taousert, cinquième reine pharaonne d'Egypte, usurpé par son successeur Sethnakht.
A chaque fois que des femmes sont montées sur le trône et qu'elles ont eu le pouvoir suprême, elles ont été supprimées de l'histoire par leurs successeurs. C'est assez violent, et c'est le paradoxe d'une Egypte qui donne beaucoup de droits aux femmes du commun et qui donne le pouvoir aux femmes, pour finalement leur ôter par l'effacement de toute trace de ce règne.
Quant à Hatchepsout, il y a eu un acharnement contre ses représentations avec les attributs masculins, comme la barbe postiche, la coiffe à rayures ou les sceptres. Elles ont été brisées, jetées dans des fosses. En revanche, quand elle était représentée en femme, on ne s'est pas attaqué à sa représentation. On ne s'attaque pas à la personne, on s'attaque au fait qu'elle ait osé incarner le statut de pharaon.
A quand une exposition sur les reines d'Egypte ?
Il reste largement assez d'éléments pour faire une grande exposition sur Hatchepsout, Néfertiti, etc. Nombreux sont ceux qui aimeraient comprendre quel était le véritable rôle de ces reines. Il y a beaucoup de statuts, beaucoup de documents pour illustrer aussi l'héritage de ces de femmes reines qui fascinent. Elles continuent d'influencer la pop culture, la BD, la publicité, etc. Elles sont des archétypes encore présentées comme des icônes féminines.
À bon escient ?
Pas toujours. Parce que les représentations figent. Néfertiti est devenue l'incarnation de la beauté absolue, alors que on sait que son buste est idéalisé et qu'elle ne ressemblait pas tout à fait à ça. Il y a aussi une forme de récupération identitaire. Rihanna habillée en reine d'Egypte, qui fait la couverture de Vogue, tire cette figure vers l'afrocentrisme. Il y a aussi les mouvements queer qui veulent faire de Hatchepsout une icône trans. Ces figures sont réinterprétées avec des revendications identitaires et sexuelles alors que les questions d'identité ne se posaient pas de la même manière en Égypte, qui est un pays bigarré, d'échanges culturels, avec des influences du Soudan, de la Nubie, du Proche-Orient, de la Méditerranée, de la Grèce...