Fil d'Ariane
L'équipe féminine australienne de rugby est en colère. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, les Wallaroos interpellent leur fédération pour dénoncer les inégalités et le manque d'investissements dont elles souffrent par rapport à l'équipe masculine, les Wallabies.
Les joueuses de rugby australiennes, les Wallaroos (du nom d'un petit kangourou très répandu en Australie,ndlr) se rebiffent face à leur fédération, et dénoncent les inégalités dont elles sont victimes par rapport à l'équipe masculine.
Comme dans une belle mélée, grâce à une action collective, les Wallaroos ont fait connaitre publiquement les raisons de leurs griefs vis à vis de la fédération nationale australienne de rugby.
Facteur déclencheur de cette colère : un certain voyage en avion payé par la fédération nationale aux épouses et petites amies des Wallabies à Sydney pour "dire au revoir" à l'équipe masculine, alors qu'elle partait pour la Coupe du monde en France.
Vous ne cessez de dire que nous n'avons pas assez de ressources, et pourtant nous avons toutes assisté à l'envoi des Wallabies à la Coupe du monde. Extrait du message des Wallaroos
"Vous nous avez dit que tout vol au-delà de la classe économique était trop coûteux. Puis vous avez fait voyager les Wallabies en classe affaires pour un trajet plus court que le nôtre", lancent-elles, "Vous ne cessez de dire que nous n'avons pas assez de ressources, et pourtant nous avons toutes assisté à l'envoi des Wallabies à la Coupe du monde".
Aucune dépense n'a été refusée à l'équipe masculine d'Eddie Jones, peu performante, avant la Coupe du monde, avec des stages d'entraînement et un voyage dans le nord de l'Australie avant leur départ.
Les joueuses, employées à temps partiel, se sont également offusquées du fait que l'entraîneur de l'équipe masculine ait onze assistants. Elles ont également critiqué la décision de Rugby Australia de recruter cette année le jeune prodige Joseph Suaali'i sur la base d'un contrat de 5 millions de dollars australiens (3,2 millions de dollars américains).
"Vous nous avez dit que des contrats à temps plein étaient en préparation, qu'il n'y avait pas assez d'argent pour maintenir les hommes dans le jeu, sans parler de nous. Puis vous avez payé 5 millions de dollars pour un joueur de la NRL", relèvent-elles dans leur déclaration.
"Vous avez dit que notre programme deviendrait professionnel et que notre entraîneur serait à plein temps. Combien d'entraîneurs Eddie a-t-il emmenés à la Coupe du monde ?", interrogent-elles encore.
L'avenir de nos matches est en jeu. C'est à vous de jouer, Rugby Australia.Wallaroos
"Nous avons vu l'impact que le sport féminin a eu sur le paysage sportif australien", ajoutent les joueuses, en faisant référence à la vague de soutien à l'équipe de football féminine australienne lors de la Coupe du monde qui vient de s'achever.
"L'avenir de nos matches est en jeu. C'est à vous de jouer, Rugby Australia", concluent-elles à la fin de leur communiqué.
Sans répondre directement aux questions abordées dans le document, la Fédération australienne de rugby a admis qu'elle devait faire plus pour l'égalité entre les joueurs.
Tentant de calmer le jeu, la fédération a promis une future professionnalisation du rugby féminin : "Nous prenons des mesures en vue d'un avenir entièrement professionnel pour les Wallaroos (nom tiré d'un marsupial présent en Australie, ndlr) et nous investissons plus largement dans le rugby féminin à travers les compétitions nationales et locales - et nous savons que nous avons encore du chemin à parcourir". "Rugby Australia continuera à impliquer l'équipe des Wallaroos (...) dans tous les plans et développements concernant l'investissement dans le rugby féminin", s'est-elle défendu.
En février dernier, Rugby Australia avait annoncé qu'elle commencerait à signer des contrats à temps partiel avec les joueuses des Wallaroos dans le cadre d'une première étape vers une augmentation progressive des investissements au cours des cinq prochaines années. L'essai reste à transformer...
Lire aussi dans Terriennes :