Sages-femmes, le plus vieux métier du monde
ANTIQUITÉ : Renommées. En Grèce antique, les "accoucheuses", jouissent d'un grand prestige. Elles bénéficient du statut de "prêtresse" qui leur confère un pouvoir religieux. Leur savoir-faire sert de base aux médecins (hommes) et influence la pensée du grand philosophe de l'époque, Socrate, dont la mère était accoucheuse. La "Maïeutique", l'art de faire accoucher, devient l'art de faire exprimer un savoir caché. Concept qui a une grande importance dans l'Histoire de la philosophie.
MOYEN-AGE : Religieuses, puis persécutées. Cantonné au monde religieux, le métier est pratiqué généralement par les bonnes sœurs, appelées "guérisseuses" ou "matrones", jusqu’à ce que l’Église leur interdisent la pratique. Le mot "sage-femme" apparaît et remplace celui de "ventrière". Par leur maîtrise des plantes, elles sont comparées à des sorcières, en particulier par les médecins, et sont brûlées vives sur le bûcher. Elles sont victimes d'une époque nourrie par des peurs.
RENAISSANCE : Retour de leur prestige. Acquérant un statut d'"apprentisse", elles peuvent désormais bénéficier de trois mois de cours théoriques et pratiques à l'Hôtel Dieu à Paris, qui devient la meilleure école d'accouchement en Europe. Lors de la Révolution française, elles sont à nouveau persécutées. Pour les révolutionnaires, elles représentaient l'alliance avec l’Église contre l'esprit des Lumières. Les chirurgiens, insuffisants, ont dû prendre le relais.
XIX°s. : L'âge d'or des Sages-femmes. Votés, plusieurs textes de loi ont redéfini le statut de personnels de santé, dont les sages-femmes. Grâce aux compétences reconnues de Madame Lachapelle (1769-1821), elles sont traitées au même titre que les chirurgiens, notamment dans le monde rural. En 1802, la première école nationale des sages-femmes ouvrent et le brevet délivré devient le premier diplôme attribué aux femmes en France.
XX°s. : La profession vit une crise. Face à l'ascension des médecins et des chirurgiens, elles perdent de la visibilité sociale. Elles deviennent moins nombreuses que les médecins et subissent la baisse de la natalité causée par les deux grandes guerres. Leur statut change : pendant un temps, elles deviennent des infirmières hospitalières et infirmière visiteuses. La consultation des femmes enceintes et de leur nourrissons sont désormais réservées aux médecins, et les accouchements sont orientées vers les hôpitaux et non plus au domicile. En 1982, le métier est ouvert aux hommes en France.
XXI°s. : Extension de leur compétence. L'année 2001 marque la première grande grève des sages-femmes. Leur nombre s'accroît et beaucoup travaillent en libérale. Elles font de la préparation à l'accouchement et de la rééducation périnéale. Mais, de plus en plus d'entre elles, commencent à prendre en charge la consultation de grossesse, le suivi de gynécologique de prévention et peuvent prescrire des produits pharmaceutiques dont des contraceptifs. En 2011, la
Cour des comptes reconnaît le rôle centrale des sages-femmes dans l'accouchement et pointe du doigt le manque de valorisation de leurs compétences.
Source :
Université virtuelle maïeutique francophone