Imelda Cortez est libre. Cette jeune femme de vingt ans a été acquittée au Salvador, pays où la législation anti-IVG est l'une des plus strictes au monde. Elle était tombée enceinte, après avoir été violée à plusieurs reprises par son beau-père. Jugée pour "tentative d'homicide", Imelda Cortez risquait une trentaine d'années de prison.
A l'extérieur du tribunal, elles sont nombreuses à célébrer l'acquittement d'Imelda Cortez. La jeune salvadorienne de vingt ans est sortie libre lundi 17 décembre 2018, après avoir passé presque deux ans en détention préventive pour des accusations de "tentatives d'avortement illégal". Un grand soulagement pour celles qui l'ont soutenue :
Le juge a pris en compte le fait qu'Imelda a été victime de violences sexuelles répétées. La justice commence à analyser les cas à partir de perspectives qui prennent en compte le droit des femmes.
Berta de Leon, avocate d'Imelda Cortez
Imelda était tombée enceinte après avoir été violée par son beau-père. Ce dernier n'a jamais eu affaire à la justice. La jeune fille, hospitalisée en avril 2018 suite à une hémorragie a, elle, été immédiatement arrêtée après dénonciation du médecin urgentiste. Son enfant est retrouvé vivant dans une fosse septique.
Le Salvador demeure aujourd'hui l'un des pays les plus stricts en matière de loi anti avortement : deux à huit ans de prison pour une IVG. Mais dans les faits, les juges considèrent toute perte du bébé, qu'elle soit volontaire ou accidentelle, comme un "homicide aggravé ", punie de trente à cinquante ans de réclusion. Teodora Vasquez, venue soutenir Imelda, a passé onze ans derrière les barreaux pour une fausse couche.
Depuis ma libération j'ai suivi son cas et je suis heureuse que nous la ramenions à la maison.
Teodora Vasquez libérée après 11 ans de prison pour une fausse couche
La justice qui l'avait condamnée à trente ans de réclusion lui a accordée en février dernier une réduction de peine. Elle fait partie des nombreuses femmes qui militent pour la décriminalisation de l'avortement dans le pays et qui se sont mobilisées pour Imelda Cortez. La pétition pour la libération d'Imelda a recuilli près de 50 000 signatures.