Dans sa critique très élogieuse, écrite pour le quotidien francophone libanais L'Orient Le Jour, Edgar Davidian s'enflamme :
"Shéhérazade, une conteuse sulfureuse, coquine, sensuelle, spirituelle. Une sociologue (et sexologue, pourquoi pas?) née avant l'heure! Mère d'un ouvrage capital sans signature d'auteur(e) ! Femme à part entière qui terrasse le machisme par la vertu de ses talents justement féminins dont celui, fascinant, d'un verbe fécond et salvateur. Elle ne pouvait pas laisser indifférentes les filles d'Ève, surtout arabes. Tant les ressemblances, les conditions de vie et la filialité les rendent sœurs jumelles et proches cousines. (.../...)
Les contes se succèdent à un train d'enfer, en un chapelet perlé et amusant. (.../...) Parties de plaisir fines (en terme plus commun, de bonnes partouzes allègrement consommées), personnages de souks truculents ou odieux, nobles arrogants, princes tyranniques ou doux, humbles paysans, génies de tous acabits (djinns, «iblis», lutins), derviches au turban perfide, voilà une société interlope et hétéroclite qui offre un panaché du comportement humain. Du plus prosaïque au plus surnaturel, du plus trivial au plus sacré. Dans toute sa fourchette de verdeur, de lascivité, de nécessité, d'urgence, de pouvoir, de courage, de lâcheté, d'attente, de domination, d'angoisse, d'agressivité, d'aspiration à la paix, à l'harmonie de soi et de l'univers.
Plus moderne et actuelle que jamais est la parole de Shéhérazade qui a traversé avec éclat le mur du temps. Et à qui Hanan el-Cheikh prête, dans son pastiche en dimension réduite, la même tonalité jubilatoire et fleurie."
De passage à Paris, pour la sortie de son livre en France, et alors qu'elle pourrait être couronnée par le prix Médicis "étranger", elle a accordé un entretien à Karine Barzegar. Rencontre