Parmi les dernières nées, (S)heroes TV arrive avec une pointe d’originalité qu’il faut mettre sur le compte de ses deux créateurs français, la journaliste Cathy Thiam et l’artiste Serge Kponton. Ils ont à coeur d’aller à la rencontre de femmes du monde entier qui font bouger les lignes, quelles que soient leur origines sociales, géographiques ou leur domaine d’activités. Les acolytes ont donc lancé, au premier trimestre 2017, (S)heroes TV, une série de portraits vidéos de personnalités féminines.
De l’entretien à la séance photo et body-painting
Dans chacun de ces films, d’une durée de vingt minutes environ, Cathy Thiam, ex-présentatrice télé du petit écran à TV5Monde, suscite la parole intime de l’invitée. « Je pense que c’est la femme qui fait avancer le monde, explique-t-elle. On exige beaucoup d’elle et je voulais voir ce qu’elle avait à transmettre au monde. ».
« La société nous impose de porter des masques par respect des conventions sociales, des règles de bienséance, regrette-t-il. Ce qui a pour effet d'atténuer tout ce qui peut être extraordinaire en nous. » Il y a six ans, il a donc mis au point le « projet démasquées » qui a débouché sur la conception de 120 portraits de femmes.
Il a transposé ce travail artistique dans les épisodes de (S)heroes TV, lequel consiste à réaliser d’abord une séance de body-painting sur son invitée et de poursuivre avec une séance photo filmée. La voilà dans « un costume éphémère ». Et le résultat est surprenant. Regard, gestuelle, posture... magie de l'art, la protagoniste laisse s'échapper ce qui jusqu'ici était imperceptible.



Ce couple amical vieux de huit ans a donc trouvé « son concept » pour mettre en valeur des femmes. Chez Cathy Thiam, diplômée en commerce international et formée au journalisme, l’envie de créer une action autour de la population féminine est venue alors qu’elle ne rencontrait auncune opportunité professionnelle.
« Plutôt qu’être dans une position d’attente, j’ai préféré me lancer», raconte-t-elle. A n'en pas douter, c'est une (S)heroes, qui fait ses premiers pas dans l’entreprenariat, apprend à filmer et monter des vidéos. « On développe des pouvoirs de super héros grâce à cette série », sourit-elle.
A travers (S)heroes TV, la journaliste souhaite avant tout « transmettre des valeurs de sororité auxquelles elle est très attachée » et « faire connaître des femmes qu'elle aurait voulu elle-même découvrir petite lorsqu'elle était en mal de référent.e.s. »
Il s’est mis naturellement à réaliser des portraits de femmes. « Je me suis laissé guider par l’émotion, confie-t-il. Sans doute parce que j’ai baigné dans un environnement féminin. Il s’agit pour moi d’une sorte d’hommage à ma mère et aux femmes qui m’ont entouré, que j’ai voulu transmettre dans mon œuvre.»
Deux épisodes de (S)heroes TV en ligne
Autant de motivations que l’on retrouve dans les deux épisodes de (S)heroes mis en ligne sur le site de la série. Le premier raconte le parcours de Fati Niang, une entrepreneure de 36 ans, pleine de ressources, qui a relevé plusieurs défis pour lancer Black Spoon, un food-truck de gastronomie africaine.
A retrouver dans Terriennes :
> Fati Niang fait circuler la cuisine africaine
Dans le deuxième épisode (vidéo ci-dessous), le public découvre la danseuse professionnelle Isa Welly Locoh-Donou, cousine du co-fondateur de la série Serge Kponton. Peu connue en France, cette trentenaire originaire d’Antony dans l’Essonne s’est illustrée aux côtés de grandes stars de la musique. On la suit de ses débuts d’artiste à sa reconversion dans le coaching "bien-être".
L’épisode qui lui est consacré est savamment rythmé et la qualité esthétique du film témoigne de l'exigence des fondateurs qui visent «l'excellence». Sur le site de (S)heroes TV, une succession d 'interviews en noir au blanc des proches d'Isa Welly Locoh-Donou vient compléter le récit.
Suivez Lynda Zerouk sur Twitter @lylyzerouk