"C’est un moyen de prévention qui reste encore cher pour tous les Burkinabés. Il est plus cher que le préservatif masculin et il n’est pas disponible partout. Il coûte plus de 300 francs. Il faut passer par des organisations humanitaires pour l'avoir," dénonce M. Tiendrebeogo. En 2000, déjà, l
e médecin français François Deniaud avait lui aussi pointé du doigt les prix excessifs, inadaptés aux revenus moyens des habitants des pays d’Afrique. Cette année-là, des femmes du Swaziland avaient même réclamé à leur ministère de la Santé une baisse des prix du préservatif féminin.
Mais depuis ces cinq dernières années, la situation a commencé à évoluer. La raison : la modernisation du nouveau préservatif féminin, le FC2, par la FHC en 2007, qui a permis de faire baisser les coûts de fabrications, et donc les prix de vente. Agrémentée par l'Organisation mondiale de la santé en 2007, l'entreprise américaine a changé les matériaux, qui étaient autrefois plus onéreux, et a délocalisé sa fabrication de Londres vers l'Asie, où la main d'oeuvre est moins chère. C'est à partir de là, que l'un des principaux fabricants, FHC a commencé à baisser de 30% ses prix, qui étaient jugé élevés quelques années plus tôt, selon
les données divulgués par la FHC. " Depuis l'introduction du FC2 sur le marché, le préservatif féminin est devenu plus populaire, la demande a augmenté et nous avons pu ainsi baissé les prix. Si à l'avenir la demande et les continuent d'augmenter, alors nos prix se réduiront aussi", affirme Lucie van Mens, directrice de la section développement de programme et support de la Female Health Company. Les concurrents l'ont suivi sur cette lancée en produisant eux aussi le nouveau modèle. Depuis 2012, l'entreprise indienne
Cupid est devenu le deuxième fabricant à être agrémenté par l'OMS et UNFPA, prouvant que son produit est désormais aux normes.
Malgré un secteur qui se développe et des efforts des fabricants pour baisser les prix, les préservatifs féminins sont encore peu nombreux dans certains pays d'Afrique contrairement aux préservatifs masculins. La raison ? Leur accès dépendrait aussi des budgets alloués par les différents gouvernements des pays d'Afrique pour le planning familiale. "Beaucoup de pays voudraient fournir à leur population un accès, mais ils doivent souvent faire des choix puisqu'ils ont des budgets limités" selon Lucie van Mens de la Female Health Company.