Comment les femmes ont-elles réussi à se faire une place au sein de l'armée française ? C'est à cette question que répond Jean-Marc Tanguy. Qu’elles soient commandos, maîtres chien, médecins ou encore parachutistes, le journaliste les a suivies pendant des années. A travers de nombreux témoignages et documents, il retrace l'histoire de cette conquête dans son livre, L'Armée au féminin. Il était l'invité du 64' sur TV5monde.
L'Armée au féminin, ces femmes qui font l'armée française du XXIe siècle. Le journaliste Jean-Marc Tanguy suit ce thème de longue date. Au fil des reportages en opérations extérieures et ailleurs, on l'accompagne à la rencontre de ces héroïnes du quotidien des armées, de Céline la première sur Rafale à Anne Cullère, la sous-chef opérations de l'état-major de la marine et femme la plus gradée de la marine.
Au cours des années 70, l'armée s'ouvre à une féminisation. Pas si simple, encore aujourd'hui même s'il ne s'agit pas du sujet du livre.
Les freins resteront nombreux pour aboutir à tous les métiers : l'armée de l'air l'autorise pour les postes de pilote en 1983 ; l'armée de terre n'a connu que deux chefs de corps dans les transmissions (pas dans les secteurs liés plus directement au combat) et jamais de généraux ; la marine va expérimenter leur présence dans les sous-marins.
On estime aujourd'hui à 31 000 le nombre de femmes engagées dans l'armée française, soit 15% des effectifs. L'armée la plus féminisée au monde est l'armée américaine, suivie par la Hongrie, Israël, et la France à égalité avec l'Australie.
Une présence que les femmes paient cher. En février 2014, la publication du livre coup de poing La Guerre invisible de Leila Minano et Julia Pascual sur les violences subies par les femmes dans l'armée française, provoque une véritable prise de conscience au sein du gouvernement.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait dans la foulée commandé un rapport sur le harcèlement moral et sexuel au sein de l'armée. Plusieurs mesures ont été mises en place. La création d'une cellule d'écoute, ouverte 24 heures sur 24 heures, baptisée Thémis. Cette cellule se veut indépendante de la hiérarchie militaire. En résumé, les femmes militaires doivent pouvoir appeler librement pour dire qu'elles sont victimes de harcèlement, sans crainte d'être sanctionnées et sans peur de représailles. L'objectif, est d'abord de les inciter à parler, mais aussi de leur permettre de dénoncer les faits. Les femmes sont également encouragées à donner des noms si elles connaissent leurs agresseurs.