Fil d'Ariane
"On avance, mais on a encore une belle marge de progression!", lance Nodjialem Myaro, présidente de la Ligue féminine de handball et championne du monde 2003, si enthousiaste au terme du parcours de ses "Bleues", sacrées vice-championnes d'Europe en décembre 2020.
Tout simplement envie de vous dire MERCI les filles pour ce beau parcours sportif et humain @FRAHandball @CleoDarleux @Estellenzeminko @lacrabere64 @sercienoceane @laura_glauser @ManonHouette
— Nodjialem MYARO (@Nodji_Myaro) December 20, 2020
Rdv à Tokyo mais entre temps place a nos handballeurs pic.twitter.com/KVRhzBGLmo
Davantage diffusé qu'avant, le sport féminin ne perce que timidement sur les écrans de télévision, mais ses promoteurs pensent qu'ils peuvent mettre en place "un cercle vertueux" : encourager la pratique, "casser les préjugés" et en faire aussi un spectacle qui se vend.
Cette semaine, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) poursuit l'opération "Sport féminin toujours", initiée en 2014 et destinée à accroître la visibilité des sportives dans les médias. En quelques années, les retransmissions de sport féminin ont passé la barre des 10% (entre 14% et 18% en 2016). Mais l'objectif de 20% affiché en 2020 est tombé à l'eau à cause du Covid.
"C'est la théorie des petits pas, il y a une meilleure prise en compte des diffuseurs sur ce sujet", explique Carole Gomez, chercheuse en géopolitique du sport à l'Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). "Les fédérations internationales et nationales se rendent compte que c'est un nouveau produit et ont une vraie approche marketing en se disant que le réservoir de consommateurs pour le sport masculin a peut-être atteint son plafond, décrypte-t-elle, avec des médias et des sponsors qui cherchent à développer des marchés".
Allez aujourd'hui, j'ai envie de faire un petit #UnJourUneSportive sur la judoka Lucie Décosse qui a décroché l'or olympique il y a huit ans à Londres et qui a fait une belle reconversion puisqu'elle est aujourd'hui l'un des entraîneurs de l'équipe de France féminine pic.twitter.com/7ufKOKGN2Z
— Assia Hamdi (@Assia_H) January 18, 2021
A (re) lire>#Sportfeminintoujours : quand les championnes crèveront l'écran
Thierry Cheleman, actuel directeur des Sports de Canal+, avait fait le pari du foot féminin en 2009 sur D8, rappelle-t-il. Canal+ a acheté en 2018 les droits de la division 1 féminine pour cinq ans. "Notre objectif est d'en faire un grand championnat, explique-t-il à l'AFP, mettant en valeur l'accélération du jeu qui en fait un beau spectacle". Même s'il ne cache pas qu'il y a encore "beaucoup de travail à faire" en matière de sport féminin.
Le succès de la Coupe du monde 2019 de foot féminin en France a encouragé les inscriptions sous la bénédiction de la Fédération française de football (FFF) qui mène une politique volontariste.
Quelques années avant, le rugby féminin avait aussi engrangé de nouvelles recrues après la diffusion de la Coupe du monde, fait observer Carole Gomez. "Il faut arriver à déclencher ce cercle vertueux, explique-t-elle. Le fait de voir du foot et du rugby féminin est assez récent, relève-t-elle, et permet de casser un certain nombre de préjugés".
Sans médiatisation, pas de modèles. Pas de possibilité de "rêver de faire pareil" pour les jeunes filles devant le but, le panier ou sur les tapis, comme l'explique la ministre des Sports, Roxana Maracineanu.
#PlusDeSportAuFéminin
— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) January 19, 2021
C’est l’une des sportives les + inspirantes, une très grande championne du sport
Laure @Manaudou a donné une dimension nouvelle à la natation
Et vous @alainbernard @SarahOurahmoune @airlavillenie quelles sportives vous inspirent ? pic.twitter.com/grZ5wghq8j
Malgré ses résultats, le hand féminin a connu des déboires en 2019 avec le retrait de la chaîne BeIN, puis l'Etat est venu au secours du championnat, diffusé sur Sport en France, chaîne du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). "Moi, mes modèles, c'était Stéphane Stoecklin et Frédéric Volle !", handballeurs de l'équipe des Barjots, champions du monde en 1995, dont elle avait les posters, raconte Nodjialem Myaro. "Il faut sortir du cercle vicieux : il n'y a pas de public, donc c'est pas regardé, donc c'est pas diffusé, donc il y aura moins de public...", plaide-t-elle.
La @FFCyclisme se réjouit d’apporter, à travers une mention sur les licences, une reconnaissance du statut de cycliste professionnelle pour les Françaises membres des équipes UCI World Tour.
— FFC (@FFCyclisme) January 19, 2021
C’est un pas supplémentaire important dans la structuration du cyclisme féminin ! pic.twitter.com/B8r25SEBNr
La judoka Clarisse Agbegnenou juge aussi important d'exister, y compris "hors du judo". De quoi nourrir des reportages et des documentaires.
"J'ai aussi eu des problématiques de femme, je travaille aussi pour avoir une vie hors du judo, je veux aussi être maman ; on a d'autres activités en dehors du sport, c'est bien d'en parler. Et on a une histoire. La vie des sportives en tant que telle est intéressante", explique-t-elle.
Actuel président de la Fédération française de basket (FFB), Jean-Pierre Siutat se remémore la notoriété soudaine des basketteuses françaises après leur médaille d'argent aux JO de Londres en 2012. "Elles étaient reconnues quand elles s'arrêtaient dans les stations-service !" Toutefois, si c'est "en train d'évoluer dans la mentalité des partenaires, c'est encore très timide", ajoute-t-il, se faisant fort avec d'autres personnalités du monde du sport de travailler à "un standard pour un sport professionnel féminin à la française" avec, en toile de fond, la question du statut et de la rémunération des joueuses.
pic.twitter.com/aAQPXNY16b
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) January 19, 2021
Fort heureusement, des initiatives de passionnées comme celle de cette journaliste sportive togolaise Edwige Apedo démontrent que lorsqu'il y a l'envie, le public, mixte ou non, est au rendez-vous. De quoi nous inciter à en faire plus pour promouvoir le sport féminin sur nos ondes et nos écrans. A TV5monde, notre footballeuse et experte maison, Lise-Laure Etia invite, médias et organisateurs de championnats, à combattre les préjugés en Europe comme sur le continent africain.
Alors oui, #PlusdeSportFeminin !
#PlusDeSportAuFéminin dans les médias ! Qu'en est-il sur le continent africain ? L'analyse de Lise-Laure Etia. pic.twitter.com/dnbjATGtIQ
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) January 19, 2021