Suisse : de nouvelles règles pour les femmes à la piscine de Bâle

En conflit avec des femmes musulmanes venues d’Alsace, les autorités de Bâle en Suisse, instaurent de nouvelles règles vestimentaires. Seins nus, bikinis et maillots seront autorisés dans le bassin féminin, de même que les burqinis, mais en version moulante uniquement.
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Burqini
Le Burqini, interdit à la piscine de Bâle ?
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Les burqinis (costumes de bain couvrant l’ensemble du corps, sauf le visage, les mains et les pieds) portés de manière plus large seront interdits dans l’enceinte de la piscine, a annoncé jeudi 12 mai, aux médias le chef du service des sports de la ville de Bâle, Peter Howald. Seuls sont désormais autorisés leur version moulante, genre combinaison de plongée. La distinction est ténue... En vogue depuis quelques années dans certains pays musulmans, ils ne sont que difficilement dissociables des tenues de ville, ce qui pose des problèmes d’hygiène, selon lui.

Avant de se baigner, les femmes doivent se changer comme tout autre client de la piscine, a rappelé M. Howald. L’établissement va renforcer son personnel féminin qui devra veiller à l’application des nouvelles règles.

Enfants bannis

Autre changement dans le règlement: les enfants seront interdits dans l’enceinte réservée aux femmes, à l’exception des bébés. Jusqu’à présent seuls les garçons de plus de 6 ans étaient concernés par cette interdiction. Recouverte par des plaques en bois, la pataugeoire a cédé la place à une terrasse de bronzage.

Les nouvelles règles visent à dissuader la venue de femmes musulmanes traditionalistes en provenance d’Alsace. L’été dernier, elles s’étaient déplacées par centaines avec leurs enfants pour se baigner dans le bassin «féminin». S’attendant à y découvrir un ordre conforme à la tradition musulmane, elles s’étaient plaintes de la présence d’employés masculins et de femmes aux seins nus.

Violences

La police avait même dû intervenir pour mettre fin à des échauffourées violentes qui avaient éclaté pour cette raison. Les musulmanes traditionalistes exigeaient par ailleurs l’instauration de règles «musulmanes» dans l’enceinte. Les autorités de Bâle-Ville leur ont répondu par un «non» catégorique. Une tentative de médiation est restée sans succès.

Pictogrammes et affiches placés à la caisse et à l’entrée dans l’enceinte destinée aux femmes rendent désormais les clients attentifs aux nouvelles règles. La commission musulmane de Bâle est en outre chargée d’en informer les musulmanes alsaciennes.

Le personnel qui s’occupe de la sécurité, employé par une société privée, sera renforcé pour empêcher tout tumulte devant l’entrée de la piscine. Des jeunes femmes musulmanes bâloises devront aussi expliquer la nouvelle donne aux clientes arrivant sur place. La présence policière sera elle étoffée.

Article original paru dans Le Temps de Genève et reproduit ici en vertu d'un accord de partenariat.

Pas de piscine ? Pas de naturalisation ! A Bâle durcissements en eaux troubles

Deux adolescentes bâloises ont été privées de passeport suisse, car elles refusaient de suivre les cours de natation et de participer aux camps scolaires. Une première dans le canton.

La décision date de 2015, mais elle n'est rendue publique et effective qu’en cet été 2016. Deux soeurs musulmanes, âgées de 12 et 14 ans, souhaitaient devenir Suisses. Leur demande a été refusée, car elles ne vont pas à la piscine, ni ne participent à des camps organisés par leur école, pour des raisons religieuses.

Stefan Wehrle, président de la commission de naturalisation, s'explique : les jeunes qui veulent obtenir le passeport à croix-blanche en ville de Bâle doivent remplir leur devoir de s'instruire. Le bureau des migrations prend alors contact avec les autorités scolaires, pour savoir si c'est bien le cas. «Sinon, le dossier est refusé», précise-t-il. Pour rappel, le Tribunal fédéral a déjà, dans un arrêt, expliqué que la natation et les camps sont des composantes à part entière de l'instruction obligatoire. Cette décision devrait tenir lieu de jurisprudence pour les éventuels prochains dossiers similaires. Pour Stefan Wehrle, c'est clair: «la réponse sera toujours la même».

Les deux jeunes filles refusaient aussi de serrer la main de leurs enseignants masculins.

Au même moment s’ouvrait le procès de Emir Tahirovic, condamné une première fois par ordonnance pénale à quatre mois ferme de prison pour avoir empêché sa fille de 14 ans de suivre des cours de natation obligatoires à l'école. Chef d’inculpation : violation du devoir d'éducation

Source "20 minutes.ch"

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