Fil d'Ariane
L'Assemblée fédérale a élue cette traductrice de formation au français impeccable par 168 voix sur 203 bulletins valables. Elle succèdera à la fin de l'année à Viola Amherd, la ministre de la défense et des sports.
Karin Kellee-Sutter le 1er août 2024 lors de la fête nationale suisse à New York.
A peine installée au ministère des Finances début 2023, après quatre ans passés à la Justice, Mme Keller-Sutter a été précipitée sur le devant de la scène.
Elle a dû gérer l'une des pires crises bancaires de l'histoire suisse sous l'immense pression des marchés financiers, de ses homologues à l'étranger et de la presse du monde entier.
Mais après d'intenses négociations, la catastrophe aux répercussions mondiales a pu être évitée et UBS a racheté in extremis sa rivale de toujours Credit Suisse, non sans critiques. Un rapport d'une commission parlementaire doit être publié dans les semaines qui viennent et le rôle de Mme Keller-Sutter, femme politique libérale convaincue, sera examiné de prêt.
L'année présidentielle de cette native du petit canton de Saint Gall, au nord-est de la Suisse, qui fêtera ses 61 ans le 22 décembre, sera aussi marquée par le plan d'austérité que s'impose la Confédération et son image d'argentière compétente pourrait en souffrir.
Le dossier européen devrait être l'autre sujet important de son année présidentielle. Elle aura à défendre le paquet d'accords qui sortira des négociations en cours entre Berne et Bruxelles.
Mme Keller-Sutter est membre du Conseil fédéral depuis 2019 et elle représente la sensibilité libérale-radicale avec son collègue des Affaires étrangères Ignazio Cassis, dans cette institution au fonctionnement collégial et aux savants équilibres politiques.
Les sept conseillers occupent la présidence - une fonction largement honorifique - à tour de rôle, en plus de leur charge ministérielle.