Fil d'Ariane
C'est un point de vue qui ne manquera pas d'heurter les "prohibitionnistes", partisans de la pénalisation de la prostitution, en particulier de ses clients. Aglaé, elle, se souvient qu’elle est devenue pute par choix, "parce que ça m’intéressait". Elle l’est restée parce qu'elle avait pris goût à la liberté que lui accordait son métier.
A 70 ans, Aglaé prend encore quelques clients, parce qu'elle aime le rapport aux clients et parce que : "Ca me plaît de plaire. Pas de faire bander, ça c'est facile. Mais de plaire encore à mon âge."
Ce qui compte, c’est la liberté. Etre obligée, jamais !
Aglaé
Aglaé s'emporte avec autant de virulence qu'autrefois contre tout ce qui peut entraver sa liberté. Les maquereaux, la vie de famille, les flics... "Les flics ? Pire que les macs ! Ils ont tous les droits…" Et pourtant, son fils est gendarme. Par-dessus tout, elle déteste Najat Vallaud Belkacem, ancienne ministre des Droits des femmes, qui a appuyé la proposition de loi visant à pénaliser les clients de la prostitution, adoptée en avril 2016, à la suite des pays de l'Europe du Nord. Un texte qui vise surtout à protéger l'immense majorité des prostituées en France, venues d'ailleurs et forcées de se vendre par des proxénètes, souvent violents.
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En "faisant la pute", Aglaé s'est découverte ; d'une demande d'un client à une autre, son penchant pour les jeux SM se sont révélés. Elle a aussi découvert l'amour, et même quelques grands amours - elle aime les hommes gentils et classe. Aglaé fait entendre une autre voix, qui bouleverse les certitudes et les préjugés sur le sexe, son usage et son commerce. Chez elle, les choix personnels transcendent le débat sur les valeurs morales et la nécessité de légiférer. Scandaleux ?
Tout le mois de décembre 2018 avec sur scène dans le rôle d'Aglaé, la comédienne Claude Degliame, au théâtre du Rond-Point, à Paris.