C’est justement pour cette raison que cette technique est tellement appréciée. Avec les soins appropriés, elle peut durer plus de huit semaines. « Et surtout, elle met les femmes sur un pied d’égalité, qu’on le fasse chez soi ou dans un salon, on peut toutes être coiffées comme des princesses. Il n’y a pas une différenciation sociale.»
Pour cette journaliste passée par la revue Amina et Radio France Internationale, entre autres, la guerre des cheveux est belle et bien révolue. Cette guerre dans laquelle il y avait d’un côté les cheveux lisses des blancs et de l’autre les crépus des noirs.
Black is beautiful
Le tissage est un digne héritier du Black is beautiful des années 60. Mais au lieu de porter son afro façon
Angela Davis, la cheffe de file du mouvement noir américain des Black Panthers, les femmes peuvent donner vie à toutes leurs fantaisies capillaires « sans pour autant nier le fait qu’elles sont noires. Il y a des gens qui critiquent celles qui utilisent cette méthode car ils pensent qu’elles cachent leurs vrais cheveux et veulent s’acculturer. Il n’en est rien. Il faut respecter celles qui se tissent, qui font des tresses, qui font la boule à zéro. Le tissage est une façon de s’approprier sa beauté symbolique. Pour les Africaines c’est très important », souligne-t-elle.
Ce sont les méthodes américaines importées par Mark Clément au début des années 80 – quand le tissage était déjà bien implanté aux Etats-Unis - qui ont révolutionné le monde de la coiffure afro en France. L’Américain a remarqué que les Françaises étaient mal coiffées. Quand il a vu le potentiel de l’Hexagone, il a décidé de s’installer. Depuis, le tissage s’est imposé comme la coiffure de choix des femmes d’origine africaine en France et en Europe. « C’est un compromis entre techniques modernes et traditionnelles », souligne l’auteure.