Fil d'Ariane
Le 5 décembre 2018, le conseil municipal de Sarcelles, ville populaire du Val-d'Oise, élit un nouveau maire, Patrick Haddad (parti socialiste), après la démission de la maire PCF (Parti communiste français), Annie Péronnet. Dans le même temps, le conseil choisit 14 adjoints pour l'épauler, huit femmes et six hommes, réunis sur une même liste.
Saisi par des élus de l'opposition qui dénonçaient le non-respect des règles de parité imposées par le code général des collectivités territoriales, le tribunal rappelle le principe de parité en vigueur dans les communes de 1000 habitants et plus. Un principe qui "impose l'obligation de présenter une liste où chaque sexe est représenté à parité, à au plus une unité près". Ce 31 janvier, il conclut donc à l'annulation du scrutin et invite le conseil municipal à procéder à une nouvelle élection "dans le délai de quinzaine".
Dans cette affaire, les hommes ne me semblent pas lésés, puisque c'est quand même un homme qui est devenu maire à la place d'une femme.
Patrick Haddad, maire de Sarcelles
"Que pense @MarleneSchiappa du fait qu'un élu #LREM saisisse la justice et utilise la loi sur la parité, destinée à promouvoir la présence des femmes en politique, pour contraindre une femme à démissionner", P. Haddad, maire de #Sarcelles https://t.co/Sh8blBf977
— J-Francois Bernard (@jeanfranbernard) 1 février 2019
Ce qu'en pense la secrétaire d'Etat ? Dans une réponse postée sur Twitter, Marlène Schiappa déclare : "Je ne m'associe évidemment en aucune façon à cette démarche. 16% seulement des maires en France sont des femmes. Nous devons lutter pour + de femmes au pouvoir politique, pas se servir de la loi sur la parité pour en exclure !"
Quant au maire, il promet de se mettre en conformité avec la loi dès le 11 février prochain, lors du prochain conseil municipal : un conseiller municipal homme prendra bel et bien la place d'une des adjointes.
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Faisant écho à beaucoup d'autres réactions, la militante féministre Caroline de Haas pose la question : combien d'élections resterait-il à annuler pour cause de surreprésentation masculine ?
L'élection des adjoint.e.s de #Sarcelles est annulée parce qu'il y avait "trop" de femmes.
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 1 février 2019
On a un exemple d'élection d'adjoint.e.s annulées parce que trop d'hommes ? Parce que les villes où les hommes sont sur-représentés chez les adjoint.e.s, c'est pas ce qui manque. ⤵️