Trouble autour d'un rapport sur le port du voile dans les universités françaises

La publication en France d'un rapport rédigé par un comité consultatif réclamant l'interdiction du foulard islamique dans l'enseignement supérieur a semé le trouble lundi 5 août, avant qu'il soit déclaré hors d'actualité.
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Trouble autour d'un rapport sur le port du voile dans les universités françaises
Depuis 2004, une loi interdit en France le port de signes religieux ostentatoires dans les établissements d'enseignement secondaire, mais elle ne concerne pas l'enseignement supérieur comme les universités.
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Dans son édition datée de mardi, le quotidien français Le Monde évoque longuement ce rapport du Haut Conseil à l'intégration (HCI), daté d'avril, et légué à l'Observatoire national de la laïcité, autre organe consultatif qui a hérité de ses prérogatives en avril en ce qui concerne les questions relatives à la laïcité. Parmi les propositions avancées par le HCI figurait l'adoption d'une loi interdisant « dans les salles de cours, lieux et situations d'enseignement et de recherche des établissements publics d'enseignement supérieur, les signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ».

Le président de l'Observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco, interrogé par l'AFP, a fait part de son « incompréhension », soulignant que ce rapport « n'engage que la mission laïcité du HCI qui n'est plus en fonction ». « Cette question du port du foulard dans l'enseignement supérieur n'est pas à ce stade dans le plan de travail de l'observatoire de la laïcité », a-t-il indiqué.

Depuis 2004, une loi interdit en France le port de signes religieux ostentatoires dans les établissements d'enseignement secondaire, mais elle ne concerne pas l'enseignement supérieur comme les universités. Le niqab, ou voile intégral, est interdit dans l'espace public depuis 2011, mais le foulard est autorisé.

Selon Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'Islamophobie, dépendant du Conseil national du Culte musulman, l'Université de Lille, qui avait tenté d'interdire le voile à ses étudiantes à la fin des années 1990, avait été désavouée par le Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative.

La loi sur la liberté d'expression « reconnaît aux étudiants le droit d'exprimer leurs convictions religieuses à l'intérieur des universités, mais interdit d'exercer des pressions sur les autres membres de la communauté ou de créer des perturbations », a souligné M. Zekri.

Le rapport du HCI sur le respect de la neutralité religieuse à l'université, dont le quotidien Le Monde a cité des extraits, faisait état de « nombreux contentieux intervenus dans tous les secteurs de la vie universitaire ». Il évoque notamment « des demandes de dérogation pour justifier une absence » pour motifs religieux, ou encore « des actes de prosélytisme », « la récusation de la mixité tant au niveau des étudiants que des enseignants » ou « la contestation du contenu des enseignements ».