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"On a eu la chair de poule en arrivant", raconte Sarah Mesure, 21 ans, qui colle depuis début janvier. "C'est impressionnant de voir autant de filles réunies, et de réaliser à la fois le chemin parcouru par les colleuses depuis un an, et la violence de tous ces féminicides, qui témoignent de l'inaction de l'État", estime-t-elle.
Perchées sur des échelles sous un passage couvert de la rue Bouvier, dans le XIème arrondissement de Paris, à l'abri d'une fine pluie, plus d'une centaine de colleuses se sont relayées pendant une heure et demie pour tapisser les murs de leurs noms, peints en grandes lettres noires.
Pour une cinquantaine d'entre elles comme Alix, 20 ans, il s'agit de la première opération de collage: "On n'est pas habituées à voir des femmes qui se rassemblent dans la rue comme ça, ça nous permet de nous réapproprier l'espace public, et de s'y sentir à notre place, pour une fois".
Paris s’exprime... [Part 1]
— Gabriel (@Gab_rvn) August 18, 2020
Merci pour votre travail. pic.twitter.com/rNjrVqgF3A
Parmi les 122 noms figurent 111 victimes de féminicides conjugaux, selon un décompte du collectif "Féminicides par compagnons ou ex" depuis le 30 août 2019, 10 travailleuses du sexe et une jeune fille de 15 ans dont un homme multirécidiviste vient d'avouer le viol et le meurtre à Nantes le 20 août.
Les colleuses ont pu aller jusqu'au bout de la réalisation de leur mémorial, les forces de l'ordre veillant surtout au respect du port du masque. Après avoir déposé des fleurs en l'honneur des victimes, elles ont achevé l'opération en observant une minute de silence.
Partis d'une poignée de militantes à Paris, les collages contre les féminicides et les violences conjugales ont essaimé dans toute la France et dans une dizaine d'autres pays, d'Israël au Mexique, en passant par la Turquie.
Copy CodeDün gece Türkiye'de kadınlar #İstanbulSözleşmesiYaşatır diyerek eylemdeyken, biz de Paris sokaklarında @CollagesParis ile destek eylemindeydik! Fransa’dan Türkiye’ye #KadınlarBirlikteGüçlü #LaConventionDIstanbulSauve pic.twitter.com/kPYxIXdwLv
— dilâra (@DilaraGurcu) August 6, 2020
Selon des chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur le 17 août, 146 femmes ont été tuées en 2019 par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l'année précédente.
Retrouvez notre reportage sur les colleuses en novembre 2019 >
A ce jour, au moins 47 féminicides présumés se sont produits depuis le début de l'année 2020, selon un décompte de l'AFP. En 2019, l'AFP a recensé au moins 126 femmes tuées par leur compagnon ou ex, soit une femme tous les trois jours en moyenne.
« Il l’a giflée. Mais de là à penser qu’il la tuerait..". Ces mots prononcés par des proches de Salomé sont tristement récurrents dans les enquêtes sur les féminicides. Une gifle traduit l’emprise et peut conduire à la mort comme ça a été le cas pour Salomé. Tay Calenda pic.twitter.com/grhm67o9w1
— Collages Féminicides Paris (@CollagesParis) July 4, 2020
Près de 25 000 Ouïghour.e.s seraient kidnappé.e.s, torturé.e.s et tué.e.s pour alimenter un vaste trafique d’organes couvert par des institutions et professionnel.le.s de soin. pic.twitter.com/deVBp6eqbP
— Collages Féminicides Paris (@CollagesParis) July 30, 2020