« C’est un quartier magnifique avec des personnes chaleureuses ». Ainsi dépeint
Arslane Bestaoui, le quartier de Sidi el Houari dans le 1er arrondissement d’Oran en Algérie, qu’il a photographié pendant presque un an.
Au nord-ouest de la ville, cet endroit a vu le passage des Arabes, des Turcs, des Espagnols et des Français. Un quartier ancien donc, mais aussi délaissé, jonchés de nombreux débris et pierres éboulées.
Pourtant, c’est ici que le photographe a choisi de prendre des clichés, en découvrant que beaucoup de femmes seules, au foyer, veuves, y vivaient avec leurs enfants dans des conditions pénibles.
Mais pour accéder à l’intérieur de leurs maisons, à leur intimité, Arslane Bestaoui a d’abord dû passer par une association. « C’est difficile de prendre des femmes en photo en Algérie. Cela n’a pas été facile de les convaincre », explique t-il.
Loin de vouloir les brusquer, le jeune algérien souhaite faire connaître ces femmes « courageuses, dures et sensibles à la fois », comme il les décrit.
Pas de temps pour les loisirs ou pour les plaintes, ces Oranaises travaillent sans relâche dans l’espoir d’un avenir meilleur pour leurs enfants. Leurs journées sont longues, rythmées par leurs petits boulots à l’intérieur du quartier ou ailleurs dans la ville, les tâches ménagères, les repas et l’éducation des enfants.
Un quotidien quelque peu monocorde. Mais le photographe, avec un regard poétique et affectueux, a réussi à montrer à travers ses photos, la beauté de ces femmes.
C’est grâce à une bourse du
World Press Photo pour le Maghreb qu’il a pu réaliser ce reportage. Originaire de Tlemcen dans le Nord-Ouest de l’Algérie, Arslane Bestaoui expose pour la première fois en France.