La dette souveraine française ne l'a plus, mais les nouvelles obligations, lancées il y a quelques jours par la
Banque mondiale, sont, elles, bien assorties du triple A ! La meilleure note, celle qui donne le plus confiance aux investisseurs... Et ces derniers ont effectivement répondu à l'appel. Les obligations placées auprès d'eux, exclusivement au Japon, pour l'instant, équivalent à un montant de 165 millions de dollars. Des fonds qui serviront à aider les femmes, dans les pays émergents.
L'argent de ces “obligations femmes” sera en effet canalisé vers des banques et des intermédiaires financiers locaux, qui auront le devoir de le prêter seulement à des sociétés dans lesquelles les femmes sont majoritaires, ou dans lesquelles elles détiennent au moins un cinquième des parts et disposent de postes dans l'encadrement et à la direction.
Une initiative inédite
C'est la première fois que la Banque mondiale émet ce genre de produit financier, même si ces dernières années, elle a lancé à plusieurs reprises des «
obligations vertes ». Les fonds récoltés servent à aider les pays émergents dans leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s'adapter au changement climatique.
La réduction de la pauvreté passe par les femmes
Pour les « obligations femmes », le raisonnement de la Banque mondiale a été simple. Sa mission étant la réduction de la pauvreté et le développement économique, il faut passer par les femmes pour réussir. D'autant qu'actuellement, les femmes (50% de la population mondiale), représentent 70% de la population pauvre.
Pourtant, elles luttent : un tiers des petites et moyennes entreprises dans les pays émergents sont lancées par des femmes. Avec un handicap majeur, cependant. Elles ont beaucoup de difficultés à accéder au crédit, ce qui bride le développement de ces petites structures et pèse sur la prospérité de ces femmes d'affaires. C'est donc à cette pénurie de crédit que répondent les “obligations femmes” de la Banque mondiale. L'institution envisage déjà d'en lancer ailleurs qu'au Japon.