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L'enquête sur le viol d'Eilat se poursuit. L'adolescente avait déposé plainte mi-août pour viol collectif par trente hommes, selon le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld. La police a formé une unité spéciale pour mener les investigations.
Trois adultes et sept adolescents sont toujours en garde à vue; les autres, y compris le directeur de l’hôtel, ont été libérés en résidence surveillée, selon infos-israel.news. Dix adolescents et 4 adultes sont soupçonnés d’avoir participé d’une manière ou d’une autre au viol. L’enquête considère que 7 personnes ont participé à l’acte de viol, les autres étaient présentes dans la pièce, y sont entrées et sorties, ont filmé la vidéo. Aucun des suspects n’a avoué et ne raconte pourquoi il n’est coupable de rien, rapporte encore le site.
L'histoire était passée sous les radars jusqu'à ce que la presse locale rapporte, le 20 août, que les hommes faisaient la file devant la chambre d'hôtel de la jeune fille en état d’ivresse, attendant leur tour pour la violer. Le soir-même, des manifestations spontanées ont eu lieu dans une trentaine de villes comme Jérusalem ou Tel-Aviv, où un millier de manifestant.e.s étaient rassemblés place Habima, en soutien à l'adolescente et pour condamner les violences sexuelles infligées aux femmes.
#Israel est sous le choc après le viol d'une fille ivre de 16 ans par près de 30 violeurs dans un hôtel à #Eilat. Les hommes faisaient la queue devant la chambre, attendant leur tour pour abuser d'elle. Des manifestations ont éclaté dans tout le pays.pic.twitter.com/ujHLHi3qF5
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) August 21, 2020
A Beersheba ce soir manif contre la corruption et contre le viol d’une jeune fille à Eilat pic.twitter.com/yLwbdGelW4
— Charles Enderlin (@Charles1045) August 20, 2020
Dans la classe politique israélienne, des condamnations se multiplient. "C'est choquant, il n'y a pas d'autre mot ! Ce n'est pas seulement un crime contre une jeune fille, c'est un crime contre l'humanité elle-même qui mérite toute notre condamnation", s'indigne le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a appelé à ce que "les responsables soient traduits en justice".
Le président israélien Reuven Rivlin publie sur les médias sociaux une lettre à la jeunesse, filles et garçons, pour dénoncer "les horreurs rapportées du viol collectif à Eilat... Les agressions sexuelles, le viol, l'exploitation sexuelle, les violences sexuelles sont des taches indélébiles (...) qui détruisent la société et nous rendent misérables".
Le chef de l’opposition Yair Lapid, lui, évoque un incident "insondable" : "Aucun homme de ce groupe n’a pensé à sa sœur, sa fille, sa bonne amie ? Aucun homme n’a dit à ses amis : ‘Arrêtez, qu’est-ce qu’on fait ?’ Mon cœur est avec cette jeune fille et sa famille, a-t-il ajouté, appelant également à la publication des photos des hommes accusés. Ayez honte, bande d’ordures ».
Il faut arrêter de dire qu'il faut protéger nos filles, il faut éduquer nos garçons.
Ilana Weizman, fondatrice du groupe HaStickeriot
“Why does everyone know a woman who was raped, but no one knows a rapist?” pic.twitter.com/dNNKOP47LU
— HaStickeriot (@Hastickeriot) August 20, 2020
Le groupe colle des slogans féministes sur les murs de plusieurs villes israéliennes comme lo ze lo ("non c'est non") ou encore at lo levad ("tu n'es pas seule").
אנחנו תנועה פמיניסטית שמתמקדת בכתיבה סיסמאות על קירות ברחבי הארץ כדי לעורר את מודעות הציבור לתופעת אלימות כלפי נשים. pic.twitter.com/EfPzN2fLJi
— HaStickeriot (@Hastickeriot) July 13, 2020
"Il faut arrêter de dire qu'il faut protéger nos filles, il faut éduquer nos garçons à la question du consentement et ce dès le plus jeune âge", souligne-t-elle, ajoutant qu'il faut que l'Etat alloue davantage de budget pour lutter contre la violence faite aux femmes et ne se contente "d'utiliser de grands mots".
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