Vers des métiers non pourvus
Derrière cette campagne en faveur d'une meilleure répartition des sexes dans tous les secteurs d'activité se profile aussi un problème économique. Pour lutter contre cette forme de ségrégation professionnelle, le gouvernement et la FACE ont choisi 10 professions peu mixtes, mais surtout en difficulté en raison de la difficulté à recruter, faute de candidats. Parmi eux, l'accueil de la petite enfance, le grand âge, les services à la personne, la sécurité civile, l'énergie, les transports et le développement durable. Quid des autres secteurs ayant les mêmes problèmes tels que la boucherie, les métiers d'agent de sécurité ou de caissiers, et qui peinent à recruter ? "Le plan a vocation s'élargir", argumente une attachée de presse au ministère des Droits des femmes.
Et pour cause, entre 400.000 et 500.000 emplois ne trouvent pas preneurs en France, selon le
Medef et le Pôle emploi. En échange d'une baisse d'impôt pour les entreprises, promise par le gouvernement, le Medef avait lancé voilà quelque mois, une
campagne de communication sous forme, là aussi, de spots télé, encourageant les Français-e-s à se tourner vers ces métiers en "tension". Le but : faire baisser le taux de chômage continuellement en hausse et qui met sous pression la présidence de François Hollande. C'est justement dans ce contexte que Jean-Marc Ayrault, prédécesseur de l'actuel Premier ministre Manuel Valls, avait déclaré l'égalité et la mixité professionnelle,
priorité pour l'année 2014. Une manière de se servir de la promotion de la mixité pour combler le problème des postes non pourvus, et ainsi du chômage qui mine la société et le gouvernement. L’État et les entreprises y trouvent leur compte. Et les femmes dans tout ça ? Que propose concrètement le plan pour améliorer leur place dans ces métiers dits "masculins" ?
Le site internet dédié à la question est peu précis. Dans un entretien publié sur
20minutes.fr, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, précise : le plan contiendra une revalorisation de l'image des métiers "genrés" et une revalorisation salariale "selon certains critères objectifs" pour attirer plus d'hommes par exemple dans des métiers féminins, souvent mal rémunérés. L'entourage de la ministre donne quelques exemples : "Ça touchera déjà aux noms des métiers qui sont orientés, ensuite il y aura des actions pour l'orientation des jeunes filles dès leur parcours éducatif ", explique-t-elle. Les conditions de travail seront revues comme l'accueil des femmes dans les professions de transports par exemple ou encore dans les métiers physiques par une réflexion sur l'ergonomie des tâches données, selon elle. En somme, des actions qui visent à combler des contraintes qui ont jusqu'ici empêché les femmes d'accéder à ces métiers.