Recherche
Une écrivaine rwandaise couronnée par le prix Renaudot
L'écrivaine Scholastique Mukasonga, rescapée du massacre des Tutsi au Rwanda, a été couronnée par le prix Renaudot pour son premier roman "Notre-Dame du Nil" (Gallimard).
Image
L'écrivaine Scholastique Mukasonga en 2008 au festival “Les étonnants voyageurs“ à Saint-Malo, en France.
2 minutes de lecture
Mukasonga a obtenu six voix au dixième tour de scrutin. C'est le quatrième auteur africain a être couronné par le prix Renaudot ces dernières années, après l'Ivoirien Amadou Kourouma pour Le roi n'est pas obligé (2000), le Franco-congolais Alain Mabanckou pour Mémoires de porc-épic et le Guinéen Tierno Monénembo pour Le roi de Kahel (2008).
Notre-Dame du Nil (édition Gallimard) constitue son premier roman dont l'histoire se passe dans le lycée de jeunes filles "Notre-Dame du Nil", perché sur une crête près des sources du grand fleuve égyptien, où les familles pensent mettre leurs filles à l'abri des tentations avant le mariage en les plaçant dans ce pensionnat isolé.
Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi-abandonnée, un blanc âgé peint des jeunes filles tutsi, persuadé que cette ethnie descend des pharaons noirs de Méroé. Prélude au génocide rwandais, le livre décrit un huis-clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu. Amitiés, désirs, haines, luttes politiques, incitations aux meurtres raciaux, persécutions etc, le lycée devient un microcosme existentiel fascinant de vérité.
"Il faut lire attentivement l’œuvre naissante et déjà marquante de Scholastique Mukasonga, recommande Laure Malécot dans la revue littéraire en ligne Cultures Sud, l’écriture tout en pudeur, mais très précise, entendre la voix douce de l’auteur, les chuchotis des élèves de Notre-Dame du Nil, qui relate sans concession mais toujours, avec douceur, la mémoire populaire, vitale pour tenter de comprendre comment cette haine a pu être germée dans les esprits, cheviller aux mains les machettes et décimer un peuple, afin que cela ne se reproduise plus."
Née en 1956 au Rwanda, Scholastique Mukasonga connaît dès l'enfance la violence et les humiliations des conflits ethniques qui agitent son pays. Sa famille est déplacée dans une région insalubre. En 1973, l'auteure doit s'exiler au Burundi et elle s'établit en France en 1992. En 1994, vingt-sept membres de sa famille dont sa mère sont massacrés.
Elle publie douze ans plus tard Inyenci ou les Cafards, récit autobiographique chez Gallimard. Puis La femme aux pieds nus (2008, Gallimard), hommage à sa mère.
Scholastique Mukasonga a déjà reçu pour Notre-Dame du Nil le Prix Ahmadou Kourouma, décerné en Suisse, du nom du grand romancier ivoirien, qui récompense un ouvrage, essai ou fiction, consacré à l'Afrique noire.
Notre-Dame du Nil (édition Gallimard) constitue son premier roman dont l'histoire se passe dans le lycée de jeunes filles "Notre-Dame du Nil", perché sur une crête près des sources du grand fleuve égyptien, où les familles pensent mettre leurs filles à l'abri des tentations avant le mariage en les plaçant dans ce pensionnat isolé.
Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi-abandonnée, un blanc âgé peint des jeunes filles tutsi, persuadé que cette ethnie descend des pharaons noirs de Méroé. Prélude au génocide rwandais, le livre décrit un huis-clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu. Amitiés, désirs, haines, luttes politiques, incitations aux meurtres raciaux, persécutions etc, le lycée devient un microcosme existentiel fascinant de vérité.
"Il faut lire attentivement l’œuvre naissante et déjà marquante de Scholastique Mukasonga, recommande Laure Malécot dans la revue littéraire en ligne Cultures Sud, l’écriture tout en pudeur, mais très précise, entendre la voix douce de l’auteur, les chuchotis des élèves de Notre-Dame du Nil, qui relate sans concession mais toujours, avec douceur, la mémoire populaire, vitale pour tenter de comprendre comment cette haine a pu être germée dans les esprits, cheviller aux mains les machettes et décimer un peuple, afin que cela ne se reproduise plus."
Née en 1956 au Rwanda, Scholastique Mukasonga connaît dès l'enfance la violence et les humiliations des conflits ethniques qui agitent son pays. Sa famille est déplacée dans une région insalubre. En 1973, l'auteure doit s'exiler au Burundi et elle s'établit en France en 1992. En 1994, vingt-sept membres de sa famille dont sa mère sont massacrés.
Elle publie douze ans plus tard Inyenci ou les Cafards, récit autobiographique chez Gallimard. Puis La femme aux pieds nus (2008, Gallimard), hommage à sa mère.
Scholastique Mukasonga a déjà reçu pour Notre-Dame du Nil le Prix Ahmadou Kourouma, décerné en Suisse, du nom du grand romancier ivoirien, qui récompense un ouvrage, essai ou fiction, consacré à l'Afrique noire.