Fil d'Ariane
Des milliers de femmes ont défié la société ultra-patriarcale du Pakistan dans plusieurs villes, aux cris de "Donnez-moi ce qui est à moi" et "Nous voulons la liberté". A Islamabad, des conservateurs leur ont lancé des bâtons et des pierres, blessant certaines et forçant d'autres à se mettre à l'abri jusqu'à ce que la police intervienne.
A Manille, des centaines de femmes et d'hommes ont brûlé une effigie du président philippin Rodrigo Duterte, accusé de misogynie.
Les femmes avaient été à l'avant-garde de la contestation qui a abouti à la chute de Omar el-Béchir. Onze mois plus tard, des dizaines de militantes soudanaises ont exprimé leur déception devant le ministère de la Justice à Khartoum.
#JourneeDesDroitsDesFemmes
— Agence France-Presse (@afpfr) March 8, 2020
Soudan pic.twitter.com/kLNfgbPzXz
La police kirghize a arrêté des dizaines de manifestantes – officiellement pour les protéger – après que des hommes masqués les eurent attaquées, selon un correspondant de l'AFP. Les assaillants ont arraché leurs pancartes et leur ont lancé des œufs avant de prendre la fuite.
Pas de manifestation à Istanbul: pour la deuxième année consécutive, le gouvernement avait interdit tout rassemblement pour la Journée internationale des droits des femmes. Plusieurs centaines d'entre elles qui souhaitaient manifester ont été dispersées par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogène. "Longue vie à la lutte féministe" pouvait-on lire sur la pancarte d'une manifestante.
Dans un pays paralysé par l'épidémie de coronavirus, le président Sergio Mattarella a dans un message vidéo "rendu hommage aux femmes, et elles sont nombreuses, qui travaillent dans les hôpitaux (...) dans les "zones rouges" (en quarantaine) pour lutter contre la propagation du virus".
Environ 6.300 personnes ont manifesté à Bruxelles dimanche. Une des associations participantes, le Collecti.e.f 8 mars, a appelé les femmes de Belgique à arrêter toute forme de travail les 8 et 9 mars, sous le slogan "On s'arrête toutes, on arrête tout, on s'arrête partout", afin de dénoncer les inégalités et la discrimination.
A Paris, des militantes féministes ont déployé une banderole au pied du Panthéon, proclamant "Aux femmes, la matrie reconnaissante".
D'autres manifestantes s'étaient habillées (bleu de travail et fichu rouge) en "Rosie la riveteuse", "icône de toutes les travailleuses invisibles". A 15h40 – heure théorique où les femmes cessent d'être rémunérées compte tenu des écarts de salaires entre les sexes –, elles ont jeté leurs gants de ménage, manière de protester contre les inégalités de salaire et de répartition des tâches ménagères.
"Un violeur sur ton chemin" : la performance du collectif chilien LasTesis, devenu un hymne mondial contre les violences envers les femmes, a été la grande star du défilé à Santiago, qui a réuni entre 125.000 et 500.000 manifestantes, selon les chiffres de la police et des organisatrices.
Le cortège, long de 4 km, s'est arrêté à plusieurs reprises pour que les manifestantes puissent reprendre la chorégraphie chantée qui dénonce les manquements des institutions dans la lutte contre les violences machistes.
A Mexico, des centaines de milliers de femmes ont poursuivi la mobilisation des dernières semaines contre les féminicides (1.006 dans le pays en 2019, selon les statistiques nationales). "Plus un seul assassinat" était leur slogan.
Au-delà des revendications habituelles sur l'égalité entre les sexes et les violences machistes, des milliers de Brésiliennes ont défilé à Sao Paulo et dans plusieurs autres villes sous le mot d'ordre "Il ne peut pas continuer", une allusion aux nombreux dérapages machistes du président d'extrême droite Jair Bolsonaro.
A Quito, au milieu d'une manifestation réunissant plusieurs milliers de femmes pour défendre leurs droits, une trentaine d'Amérindiennes en tenue traditionnelle et le visage couvert de peintures colorées, ont dansé pour la défense de la forêt amazonienne.