"Africa, réveille-toi ! Tape des mains ! Tout le monde, tout le monde !" Les 300 convives ont
"ambiancé" ce samedi soir 22 décembre 2012 pour l'élection de miss Union africaine, à Sèvres dans la région parisienne. A la table algérienne, c'est concours de youyous. Côté malien, ça crie comme dans un stade de foot. Mais rien ne perturbe les 24 candidates sur le podium. 1,70 m au minimum, le bac en poche et faisant preuve d'"une bonne moralité" (selon le règlement), toutes défilent au nom de leur pays d'origine. Main sur la hanche, grand sourire. En robe de princesse et en bikini sexy. Le rituel des Miss est respecté à la lettre. Moins classique tout de même : des passages en pagne et en tenue traditionnelle avec des pas de danse proprement africains. Ici, "on célèbre la beauté africaine, lance l'animateur. On n'élit pas une belle femme, on distingue un modèle, un symbole fédérateur pour l'Afrique de demain, une citoyenne responsable et humaniste". Voilà, les ambitions sont affichées ! On est loin de la polémique qui avait éclaté lors de la première édition de la Miss Black France en avril 2012 à Paris. Réservé aux Françaises noires de peau, ce concours de beauté, qui a eu la mauvaise idée de se tenir en pleine campagne présidentielle, avait été accusé de discrimination et de communautarisme. Miss Union Africaine a tout même eu sa controverse dans le petit milieu diplomatique africain. L'ambassadeur marocain a fait savoir que le titre du concours ne convenait pas au Royaume du Maroc puisqu'il n'est pas membre de l'Union africaine. Les diplomates se sont empressés de trouver une solution et donc un nouveau nom. "Ca va devenir Miss Continent africain pour que tous les pays africains puissent s'y retrouver", précise la fondatrice Odette Tedga. A croire que les concours de Miss sont foncièrement politiques ! En tout cas, du côté des jeunes miss, c'est surtout du plaisir et de la fierté. "Pour une fois qu'on nous valorise, confie Andréa, étudiante en communication, qui défile pour le Cameroun. La beauté africaine est sous-estimée en Occident. Dans les magazines, on ne voit que des blanches". Pour Brenda, en BTS banque, c'est surtout un moyen de "dire que mon coeur est toujours en Centrafrique. Je vis en France mais je porte en moi les valeurs de mon pays d'origine et j'en suis fière." Au bout de quatre heures (!) de défilé, c'est la candidate malienne qui a été choisie par le jury : Sira Kamissoko, 20 ans, étudiante en BTS management. Faut-il y voir (là encore) un signe politique, un soutien symbolique à la crise malienne ? "Pas du tout, réplique Madme Ling Lenzi du jury. Il n'y a rien de politique là-dedans. On l'a choisie pour son beau visage, sa grande taille et sa peau noire ébène, la couleur de l'Afrique."