Qui aurait pu parier que le 2 juillet 2019, celle qui a fait ses débuts professionnels sous une blouse blanche de médecin deviendrait la première femme à présider la plus haute instance européenne ...
A lire dans Terriennes > Ursula von der Leyen et Christine Lagarde, deux femmes aux postes-clé de l'Europe
Déjà, l'annonce de sa nomination à la tête des armées en Allemagne, en décembre 2013, avait fait fantasmer les commentateurs, surtout masculins. La très sérieuse première chaîne allemande ARD publiait sur son compte Twitter une caricature de Ursula von der Leyen déguisée en Lara Croft (l'héroïne surpuissance de jeux vidéos), à moitié nue avec un fusil dans chaque main. D'autres internautes se demandaient si la Bundeswehr (l'armée fédérale) avait bien des vêtements de camouflage en 34 pour une femme aussi menue.
Malgré son apparence frêle, von der Leyen est sans doute un poids lourd dans le nouveau cabinet de Merkel. Avec son parcours hors normes, sa brillante rhétorique et son aisance sur la scène internationale, elle pouvait même être considérée comme une "successeure" potentielle à Angela Merkel.
Avant de se lancer en politique, elle mêne une première carrière comme médecin. Jeune femme, elle travaille comme médecin assistant à la maternité et chercheuse assistante à l'université de Hanovre. Dans sa thèse de doctorat, elle disserte sur l'une des complications pendant l'accouchement.
[A Kyiv, pour ma 3ème visite depuis le début de la guerre de Russie. Tant de choses ont changé. L'Ukraine est désormais candidate. je discuterai avec @ZelenskyyUa et @Denys_Shmyhal comment continuer à rapprocher nos économies et nos citoyens pendant que l'Ukraine progresse vers l'adhésion.]
Malgré son apparence frêle, von der Leyen est sans doute un poids lourd dans le nouveau cabinet de Merkel. Avec son parcours hors normes, sa brillante rhétorique et son aisance sur la scène internationale, elle pouvait même être considérée comme une "successeure" potentielle à Angela Merkel.
Avant de se lancer en politique, elle mêne une première carrière comme médecin. Jeune femme, elle travaille comme médecin assistant à la maternité et chercheuse assistante à l'université de Hanovre. Dans sa thèse de doctorat, elle disserte sur l'une des complications pendant l'accouchement.
In Kyiv, for my 3rd visit since the start of Russia’s war.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) September 15, 2022
So much has changed.
Ukraine is now a candidate.
I’ll discuss with @ZelenskyyUa and @Denys_Shmyhal how to continue getting our economies and people closer while Ukraine progresses towards accession. pic.twitter.com/zs9tMm0Mx1
Tombée toute petite en politique
Pourtant, la politique a toujours fait partie de sa vie : son père, Ernst Albrecht, était un haut fonctionnaire européen avant de devenir ministre-président de la Basse-Saxe (Nord Ouest de l'Allemagne).
Il était aussi le père d'une famille nombreuse : Ursula von der Leyen a grandi entourée de cinq frères et d'une petite soeur qui est décédée à l'âge de onze ans. La fratrie XL fut manifestement une très bonne expérience puisqu'elle a fini par devenir elle même mère de sept enfants, deux garçons et cinq filles, dont des jumelles.
Elle est l'une de rares personnalités politiques allemandes qui a une solide expérience internationale et qui parle couramment anglais et français. Elle a passé une partie de son enfance à Bruxelles où son père travaillait à l'époque et elle a passé quatre ans à Stanford en Californie ou son mari occupait un poste en médecine à l'université.
Il était aussi le père d'une famille nombreuse : Ursula von der Leyen a grandi entourée de cinq frères et d'une petite soeur qui est décédée à l'âge de onze ans. La fratrie XL fut manifestement une très bonne expérience puisqu'elle a fini par devenir elle même mère de sept enfants, deux garçons et cinq filles, dont des jumelles.
Elle est l'une de rares personnalités politiques allemandes qui a une solide expérience internationale et qui parle couramment anglais et français. Elle a passé une partie de son enfance à Bruxelles où son père travaillait à l'époque et elle a passé quatre ans à Stanford en Californie ou son mari occupait un poste en médecine à l'université.

C'est seulement à l'âge de 32 ans qu'elle prend sa carte du parti conservateur CDU et qu'elle commence à s'investir au niveau local. A partir de 2003, sa carrière politique décolle : ministre de la santé dans le gouvernement régional de Hanovre (capitale de Basse Saxe), puis en 2004, membre du bureau national de la CDU, et en 2005 ministre de la Famille dans le premier cabinet de Merkel.
A ce poste, elle se bat pour installer un salaire parental qui correspond à deux tiers du dernier salaire, plafonné à 1800€ par mois, pour une durée de 14 mois au maximum. La grande nouveauté : elle inclut une incitation financière pour les nouveaux pères afin qu'ils prennent au moins deux mois de congé parental - et ça marche. Aujourd'hui, plus d'un quart des pères allemands profitent d'un tel congé.
A ce poste, elle se bat pour installer un salaire parental qui correspond à deux tiers du dernier salaire, plafonné à 1800€ par mois, pour une durée de 14 mois au maximum. La grande nouveauté : elle inclut une incitation financière pour les nouveaux pères afin qu'ils prennent au moins deux mois de congé parental - et ça marche. Aujourd'hui, plus d'un quart des pères allemands profitent d'un tel congé.
Plus féministe qu'Angela
Souvent, elle défie l'aile conservatrice de son parti qui voit toujours la place de la femme au foyer auprès ses enfants - Kirch, Küch, Kinder, les sacro-saints trois K, église, cuisine, enfants. Sous sa tutelle, l'Allemagne va finalement augmenter le nombre de places en crèches afin que les femmes puissent mieux concilier travail et éducation des enfants.
Ministre de travail entre 2009 et 2013, elle impose un quota légal de femmes à la tête des entreprises, contre l'avis de la chancelière et du patronat, et elle est favorable à un salaire minimum, projet phare de la gauche.
Depuis la victoire d'Angela Merkel, beaucoup de spéculations entouraient le devenir de cette quasi adicte au travail et qui a failli être candidate à la présidence de la République en 2010. Elle a tout fait pour éviter le ministère de la Santé qu'elle aurait considéré comme une régression.
Le ministère de la Défense était après tout une étape logique : grâce à la responsabilité internationale croissante de l'Allemagne, elle devient également une vice-ministre des Affaires étrangères. Elle a hérité d'un portefeuille compliqué - la réforme des forces armées est en souffrance, l'Allemagne est de plus en plus conviée à participer aux interventions militaires à l'étranger, un sujet toujours plus ou moins tabou dans ce pays en raison du passé nazi. Mais elle aura aussi l'occasion de s'établir, en vue des élections de 2017. Comme disait un internaute : "Et pourquoi pas papesse?"
Ministre de travail entre 2009 et 2013, elle impose un quota légal de femmes à la tête des entreprises, contre l'avis de la chancelière et du patronat, et elle est favorable à un salaire minimum, projet phare de la gauche.
Depuis la victoire d'Angela Merkel, beaucoup de spéculations entouraient le devenir de cette quasi adicte au travail et qui a failli être candidate à la présidence de la République en 2010. Elle a tout fait pour éviter le ministère de la Santé qu'elle aurait considéré comme une régression.
Le ministère de la Défense était après tout une étape logique : grâce à la responsabilité internationale croissante de l'Allemagne, elle devient également une vice-ministre des Affaires étrangères. Elle a hérité d'un portefeuille compliqué - la réforme des forces armées est en souffrance, l'Allemagne est de plus en plus conviée à participer aux interventions militaires à l'étranger, un sujet toujours plus ou moins tabou dans ce pays en raison du passé nazi. Mais elle aura aussi l'occasion de s'établir, en vue des élections de 2017. Comme disait un internaute : "Et pourquoi pas papesse?"

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