Dans le monde du football, si les hommes peuvent entrainer une équipe de joueuses, l'inverse est bien moins fréquent. L'émergence au Soudan de Salma Al-Majidi a une portée symbolique. A moins de 30 ans, elle est la première femme coach d'une équipe masculine.
Au Soudan, voir des femmes chausser les crampons semble être une utopie. Mais Salma Al Majidi a trouvé le rempart contre cette inégalité. A 27 ans, elle est la première entraîneuse soudanaise à prendre en charge une équipe d'hommes.
Devenir entraîneuse, c'est, pour elle, un moyen d'exprimer sa passion... Par défaut :
Le football, c'est ma première et unique passion. Mais je suis devenue coach car il n'y a toujours pas de place pour le football féminin au Soudan.
C'est avec un voile noir et un jogging à manches longues, que celle que l'on surnomme "Sister coach" vient, chaque jour, coacher ses joueurs. Un goût pour la tactique qu'elle a hérité de l'entraîneur de l'équipe de son petit frère.
Dès ses 16 ans, elle observe ses moindres faits et gestes, et échange avec lui à la fin des entraînements. Une pratique que peu toléraient, même au sein de sa famille, comme l'explique son père :
Ils me demandaient tout le temps pourquoi j'autorisais ma fille à travailler avec moi. Je leur ai dit que je lui faisais confiance, qu'elle m'avait convaincu, qu'elle avait un message à faire passer. Je n'ai pas peur pour elle et les gens au Soudan vont parler d'elle.
Avec le temps, les doutes sur ses capacités se sont dissipés. Elle est désormais entraîneuse à plein temps et est payée comme le serait un homme par le club d'Al-Ahly. Peut-être le premier pas vers plus d'égalité entre les femmes et les hommes au Soudan.