Fil d'Ariane
C'est à visage couvert que Sameh accepte de témoigner. Cette enseignante de 45 ans attendait depuis longtemps une loi pour lui rendre justice.
Psychologiquement éprouvée par le harcèlement moral que lui fait subir son mari, Sameh a bien cherché à divorcer il y a 2 ans, mais à l'époque c'était impossible.
La violence psychologique est difficile à prouver. Elle peut ne pas être reconnue. Mais vous pouvez me croire, c'est un poison qui vous tue à petit feu. Je ne sais pas si mon mari connait cette nouvelle loi car il continue de me maltraiter. Grâce à Dieu, cela faisait des mois que j'attendais cette loi.
Sameh, victime de violences
A l'association tunisienne des femmes démocrates, la nouvelle loi est considérée comme une avancée réelle. Mais ces femmes restent vigilantes sur sa future application : elles réclament maintenant un budget consacré a la mise en place des dispositions de la loi.
On a fréquemment eu des lois ou des dispositions légales qui n'ont pas été respectées dans la réalité. Et le hiatus entre la législation et la réalité a toujours existé. On l'a bien connu après le code du statut personnel. On l'a bien connu après avec la nouvelle la constitution.
Ahlem Belhadj, Association tunisienne des femmes démocrates (AFTD)
La Tunisie est considérée comme une pionnière en matière de droits des femmes dans le monde arabe mais, pour beaucoup d'associations, le chemin est encore long pour changer les mentalités dans le pays.
Aujourd'hui encore, une femme sur deux dit avoir déja subi une ou plusieurs formes de violences.