La campagne de l'entre-deux tours fait rage en France, et chaque finaliste affûte ses armes et abat ses cartes, notamment médiatiques. Pour l'unique femme de cette course à l'Elysée, ce sera entre autres actions choc comme sur le parking de l'usine Whirlpool à Amiens ou en version marine sur un bateau de pêcheurs, une nouvelle affiche postée en avant-première sur son compte Twitter.
Vêtue de bleue, la candidate Le Pen a justement effacé son patronyme pour n'être plus que Marine, posant devant une bibliothèque aux contours un peu flous. Pour Véronique Matonti, la candidate joue ici une carte classique dans sa manière de montrer comment elle est une femme.
"Elle a une pose ultra-féminine, déhanchée, on voit ses genoux, il y a l’usage de son prénom, qui est une marque de fabrique. Elle inverse ce qui se passe pour les femmes en politique, qui en général sont connues par leur prénom, pour elle c’est différend, c’est justement son patronyme qui l’ennuie, et elle a réussi à faire de son prénom une marque, et à contourner le handicap familial", précise l'auteure de "Le Genre présidentiel, enquête sur l'ordre des sexes en politique" (éditions La Découverte).
Le fait qu’une femme parvienne au second tour, la deuxième après Ségolène Royal ne suscite pas un évènement, on s’est habitué et c’est tant mieux, ou bien est-ce dû au parti que représente Marine Le Pen qui provoque une sorte de tabou autour de la question?
Fréderique Matonti : "En réalité on a eu une présidentielle où il n’y a eu en pratique très peu de femmes. Il y a Nathalie Artaud et elle. Il y a eu une femme à la primaire de gauche et à la primaire de droite. Ce qui est très peu en réalité, car on est normalement dans une logique paritaire. Si elle est là c’est parce qu’elle est la seule à avoir hérité de son parti. Elle est là aussi parce qu’elle n’est pas féministe, on peut être une femme et ne pas être féministe.Elle est un parfait contre-exemple de ce que sont les logiques paritaires."
Pourquoi la loi sur la parité n’a pas les effets escomptés en politique ?
FM : "La loi a les effets escomptés, dans les assemblées où elle est contraignante voire incitative. Dans les assemblées régionales ou à l’assemblée européenne, on peut ainsi passer à un peu moins de 50% de femmes, à l’assemblée nationale, où la loi est incitative, on arrive à un peu plus de 27 %, la limite c’est que ça dépend de la volonté des partis."
Que penser des polémiques autour des conjointes des candidats ?
FM : "On est revenu dans cette campagne à des modèles très traditionnels de conjointes, des accompagnatrice… Dans le cas d’Emmanuel Macron, la différence d’âge de son épouse introduit beaucoup de trouble chez les commentateurs. Et c’est sans doute la source des rumeurs qu’il a dû démentir."
Lire notre article Présidentielle française : une femme au second tour, bonne nouvelle ou pas pour les femmes ?
Vêtue de bleue, la candidate Le Pen a justement effacé son patronyme pour n'être plus que Marine, posant devant une bibliothèque aux contours un peu flous. Pour Véronique Matonti, la candidate joue ici une carte classique dans sa manière de montrer comment elle est une femme.
"Elle a une pose ultra-féminine, déhanchée, on voit ses genoux, il y a l’usage de son prénom, qui est une marque de fabrique. Elle inverse ce qui se passe pour les femmes en politique, qui en général sont connues par leur prénom, pour elle c’est différend, c’est justement son patronyme qui l’ennuie, et elle a réussi à faire de son prénom une marque, et à contourner le handicap familial", précise l'auteure de "Le Genre présidentiel, enquête sur l'ordre des sexes en politique" (éditions La Découverte).
Mes chers compatriotes, dans 11 jours, je vous propose de choisir la France. MLP pic.twitter.com/H6YKYaA48u
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 26, 2017
Le fait qu’une femme parvienne au second tour, la deuxième après Ségolène Royal ne suscite pas un évènement, on s’est habitué et c’est tant mieux, ou bien est-ce dû au parti que représente Marine Le Pen qui provoque une sorte de tabou autour de la question?
Fréderique Matonti : "En réalité on a eu une présidentielle où il n’y a eu en pratique très peu de femmes. Il y a Nathalie Artaud et elle. Il y a eu une femme à la primaire de gauche et à la primaire de droite. Ce qui est très peu en réalité, car on est normalement dans une logique paritaire. Si elle est là c’est parce qu’elle est la seule à avoir hérité de son parti. Elle est là aussi parce qu’elle n’est pas féministe, on peut être une femme et ne pas être féministe.Elle est un parfait contre-exemple de ce que sont les logiques paritaires."
Pourquoi la loi sur la parité n’a pas les effets escomptés en politique ?
FM : "La loi a les effets escomptés, dans les assemblées où elle est contraignante voire incitative. Dans les assemblées régionales ou à l’assemblée européenne, on peut ainsi passer à un peu moins de 50% de femmes, à l’assemblée nationale, où la loi est incitative, on arrive à un peu plus de 27 %, la limite c’est que ça dépend de la volonté des partis."
Que penser des polémiques autour des conjointes des candidats ?
FM : "On est revenu dans cette campagne à des modèles très traditionnels de conjointes, des accompagnatrice… Dans le cas d’Emmanuel Macron, la différence d’âge de son épouse introduit beaucoup de trouble chez les commentateurs. Et c’est sans doute la source des rumeurs qu’il a dû démentir."
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