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25 novembre : émission spéciale contre les violences faites aux femmes

À l'occasion du 25 novembre, Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, TV5monde a réuni plusieurs invités dans le cadre d'une émission spéciale dont le thème s'est imposé face à l'onde de choc du procès des viols de Gisèle Pelicot. 

"Il servira de testament pour l'avenir", selon l'un des avocats de Gisèle Pelicot. Depuis début septembre 2024 se tient en France le procès des violeurs d'une femme, sédatée et violée par son mari et par des dizaines d'inconnus recrutés sur Internet. Devant la cour criminelle du Vaucluse d'Avignon, dans le sud de la France, l'avocat général Jean-François Mayet a estimé que le cœur de ce procès était "la domination masculine sur les femmes" et que son enjeu était de "changer fondamentalement les rapports entre hommes et femmes". 

Aujourd'hui, une cinquantaine d'hommes font face à la justice et la peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle a été requise le 25 novembre 2024 contre Dominique Pelicot après onze semaines d'audiences au retentissement international. "C'est à la fois beaucoup et trop peu. Trop peu au regard de la gravité des faits qui ont été commis et répétés", selon la vice-procureure Laure Chabaud. 

Le procès des viols de Gisèle Pelicot a provoqué une véritable onde de choc en France, mais aussi au-delà des frontières :

Un procès historique

Avocate et professeure de droit international, Khadija Azougach rappelle que le procès de Dominique Pelicot et de ses coaccusés est un procès hors normes : "J'ai eu des procès avec plusieurs accusés, mais aujourd'hui, on a 51 accusés !" lance-t-elle lors de l'émission spéciale diffusée à l'occasion du 25 novembre. Et à procès hors normes, il va falloir s'attendre à un verdict exemplaire. Un verdict attendu pour le 20 décembre 2024. 

La culture du viol ne se limite pas à un viol par un inconnu le soir, mais à un ensemble de comportements, une façon de penser qui nous suit depuis notre jeune âge. Kadija Azouga

Khadija Azougach, qui est aussi vice-présidente de l'organisation internationale Lawyers for Women, rappelle que l'ONU s'est déjà saisi de la notion de culture du viol : "pour nommer, et donc mieux combattre la culture du viol, qui ne se limite pas, contrairement à notre imaginaire, à un viol par un inconnu le soir, mais bien évidemment à un ensemble de comportements, une façon de penser qui nous suit depuis notre jeune âge. Ce conditionnement permet de justifier certains actes graves qui peuvent amener à un viol." Cette idée qu'il y a présomption de consentement dès lors qu'une femme est censée appartenir à cet homme, c'est le patriarcat, conclut-elle.

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Cour criminelle ?

Le procès de Dominique Pelicot et de la cinquantaine de ses co-accusés se déroule devant une cour criminelle, donc devant des magistrats professionnels, déplore l'avocate Khadija Azougach, qui prêche pour que les procès pour viols, soient examinés par une cour d'assises. "En cour d'assises, ce sont des jurés populaires, c'est la société qui va se prononcer et se sensibiliser à ces questions de violences sexuelles et sexistes."

L'autre différence notable entre la cour d'assises et la cour criminelle depuis la réforme du 1er janvier 2023 réside dans la durée des peines. La peine maximale qu'une cour criminelle peut prononcer est de vingt ans de réclusion – c'est d'ailleurs cette peine qui a été requise contre Dominique Pelicot. "Hélas, certaines circonstances aggravantes comme des actes de torture et de barbarie, n'ont pas été considérées", dépore Khadija Azougach. 

Notre dossier Au nom de Gisèle Pélicot : un procès sur la culture du viol en France

Consentement "par procuration"

Dans 75 % des cas, l'agresseur est connu de la victime de viol. Pourtant, lorsqu'il s'agit d'un proche, d'un partenaire, d'un membre de la famille ou d'un mari,  la gravité des violences a tendance à être minimisée. C'est ce que l'on peut qualifier, de culture du viol, un concept né aux États-Unis dans les années 1970 et repris aujourd'hui depuis le mouvement MeToo en 2017.

Puisque le mari les a invités dans cette chambre à violer sa femme, les accusés ont estimé qu'ils ne violaient pas Gisèle Pelicot, mais que c'était un jeu entre mari et femme... Ce n'est plus une femme, ce n'est plus un être, c'est un corps à pénétrer. Gilles Lazimi, médecin

Gilles Lazimi, médecin généraliste et membre du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, se dit lui aussi sidéré et abasourdi par l'ampleur de l'affaire des viols de Gisèle Pelicot. Dans la culture du viol, souligne-t-il, la victime est "coupable" ou "consentante". D'où les propos "incroyables," tenus par les accusés : "On parle de consentement par procuration. Tout le discours, toute la sémantique de la culture du viol nous fait penser que Gisèle Pelicot était consentante. Puisque le mari les a invités dans cette chambre à violer sa femme, les accusés ont estimé qu'il ne violait pas Gisèle Pelicot, mais que c'était un jeu entre mari et femme. C'est un objet sexuel et il décide pour elle. Ce n'est plus une femme, ce n'est plus un être, c'est un corps à pénétrer." 

Pour le médecin, de longue date engagé dans le féminisme, Gisèle Pelicot est "une héroïne, une survivante. Grâce à elle, son procès montre l'horreur de ce qu'elle a pu vivre et que les hommes qui sont derrière sont des hommes comme les autres, banaux."

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Le procès de la soumission chimique 

Pendant dix ans, de 2011 à 2021, si ce n'est plus, Gisèle Pelicot a été droguée aux anxiolytiques par son mari. Elle a souffert d'absences, de somnolence, de fatigue, de troubles cognitifs, de troubles de mémoire, de malaises... Autant de symptômes passés sous les radars des nombreux médecins qu'elle a consultés. 

Le docteur Lazimi insiste sur l'importance du suivi médical : "Dès l'instant où l'on fait tout le cheminement pour éliminer une cause organique, il faut penser aux violences et que la question soit posée. Avez-vous été victime de violences physiques, sexuelles ou psychiques ? A-t-elle été posée à Gisèle Pelicot ? On ne sait pas." Il s'interroge aussi sur l'influence du mari de la victime sur son suivi médical : "Peut-être qu'elle a consulté trop de médecins différents. Mais peut-être aussi que son conjoint l'a amenée à voir d'autres médecins pour rompre ce suivi."

Les troubles digestifs fonctionnels qui durent pendant des années ou les fibromyalgies sont souvent liées aux violences. Gilles Lazimi 

Il faut apprendre aux professionnels de santé à détecter ce type de violences, insiste-t-il. Il faut leur apprendre qu'un grand nombre de pathologies peuvent dissimuler les violences. A commencer par la dépression : "50% des femmes victimes de violences sont dépressives", précise-t-il. Il souligne aussi le nombre de suicides et de tentatives de suicide parmi les femmes harcelées par leur conjoint : "Selon une étude récente, 775 femmes harcelées par leur conjoint ont commis une tentative de suicide (en 2023). Les troubles digestifs fonctionnels qui durent pendant des années, les fibromyalgies sont souvent liées aux violences."

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Le médecin revient sur la formation des médecins face aux violences faites aux femmes : "Avant 2013, une seule question dans l'examen qui permettait de devenir médecin portait sur l'accueil immédiat d'une femme victime de viol... Depuis 2022, il y a trois questions sur les viols, les violences sexuelles, dont aussi sur les violences pendant les soins, et les violences conjugales." Au temps pour le cursus étudiant, mais selon le docteur Lazimi, la volonté politique manque pour permettre aux médecins déjà installés de se former. 

Accompagner les victimes

Depuis le Grenelle sur les violences faites aux femmes qui s'est tenu il y a cinq ans en France, les médecins sont informés sur l'accueil des victimes, précise l'avocate Khadija Azougach : "Sur le certificat médical à établir lorsqu'ils accueillent une victime ; sur la façon dont ils peuvent aider la victime de manière objective, sans remettre en question leur secret professionnel. Et surtout, il existe aujourd'hui la possibilité de lever le secret médical dans les situations où il y a une emprise."

Une femme victime de violence a besoin d'être reconnue, respectée, accompagnée, "renarcissisée" ; elle a besoin qu'on l'aide à prendre ses décisions. Khadija Azougach

Et puis il y a la question du signalement : "une femme victime de violence a besoin d'être reconnue, respectée, accompagnée, "renarcissisée" ; elle a besoin qu'on l'aide à prendre ses décisions," insiste l'avocate qui, dit-elle, voit beaucoup de victimes qui ne mesurent pas le danger et qui sont prêtes à se sacrifier. "On doit faire avec elle, l'accompagner, et surtout pas la signaler sans son accord."

Au Québec et ailleurs

Au Québec, le 6 décembre 2024 marquera le 36e anniversaire de la tuerie de Polytechnique. "Comment oublier cette tuerie, lorsqu'un jeune homme est rentré dans l'école Polytechnique et a tué froidement 14 étudiantes ? On ne s'en remettra jamais," affirme Catherine François, correspondante de TV5MONDE au Canada.

Tous les 25 novembre, le gouvernement du Québec lance une campagne de sensibilisation sur la question des violences faites aux femmes, parce qu'elles ne baissent toujours pas, à commencer par le taux de féminicides. "Il y a quelques semaines, un homme est sorti de prison en libération conditionnelle, en attente de son procès pour des menaces de mort contre son ex. La première chose qu'il a faite à sa sortie de prison, c'est d'aller la tuer," rapporte Catherine François.

Au Québec, un procès débute le 9 décembre 2024. Un procès très médiatisé qui fait lui aussi débat. C'est celui du célèbre producteur de télévision Gilbert Rozon (le deuxième, car il avait été relaxé lors d'un premier procès, ndlr). Cette affaire, qui a éclaté en 2020, a suscité des avancées sur le plan légal pour la défense des femmes victimes de violences. "En novembre 2021, une loi a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale du Québec pour mettre en place des tribunaux spécialisés en matière de violences sexuelles et violences conjugales dans le but de redonner confiance aux victimes envers le système judiciaire, mais leur offrir aussi des services psychosociaux et judiciaires intégrés et adaptés à partir du moment où ces personnes allaient porter plainte à la police." Un an plus tard, 8000 personnes avaient déjà eu recours à ces tribunaux, implantés dans un premier temps dans 10 régions du Québec. Depuis, ils ont été généralisés dans toute la province.

Des tribunaux spécialisés ?

Ces tribunaux spécialisés existent aussi dans d'autres pays, comme au Mexique ou en Espagne, mais "leur effectivité n'est pas au maximum parce qu'il y a tout un travail complémentaire à faire sur la société. Ce qui est positif, c'est une approche globale avec des médecins, des travailleurs sociaux, des psychologues et des policiers...", dit Khadija Azougach. 

La France n'a pas suivi ce modèle : "L'idée est plutôt qu'il ne faut pas une justice de seconde zone. On veut, au contraire, des chambres spécialisées sur les violences sexuelles. C'est ce qui existe dans certains tribunaux", explique l'avocate, qui déplore toutefois le manque de moyens, avec un seul magistrat au lieu de trois, et un traitement des affaires "à la chaîne".

Le procès de la culture du viol

Née à Dakar, Ndèye Fatou Kane est écrivaine et militante féministe. Au Sénégal, avant 2019, un viol n'était considéré comme un crime que s'il engendrait la mort de la victime. Aujourd'hui, "c'est au niveau de l'application que ça pêche, parce que nous avons les lois, comme l'article 24 du protocole de Maputo, qui stipule qu'en cas de viol ou d'inceste, une femme doit interrompre une grossesse." Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays, c'est au niveau des mentalités, de la sensibilisation de tous les acteurs, que le travail reste à faire.

Il suffit d'un cas de violence sexuelle, d'un cas de violence conjugale, ou même d'une histoire banale entre un homme et une femme, pour qu'une meute se déchaîne sous le mot-dièse #notallmen. Ndeye Fatou Kane, militante féministe

Pour l'écrivaine, les réseaux sociaux, à commencer par X, sont le catalyseur des comportements sociétaux. "Il suffit d'un cas de violence sexuelle, d'un cas de violence conjugale, ou même d'une histoire banale entre un homme et une femme, pour qu'une meute se déchaîne sous le mot-dièse #notallmen, témoigne-t-elle. Les hommes prennent conscience, oui, mais jusqu'à un certain point. Cette alliance n'est que de façade, parce que dans les faits, tous les jours, les viols continuent d'être traités comme des faits divers."

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L'affaire de tous

En France, 94% des plaintes pour viol sont classées sans suite, en général parce que le viol n'est pas suffisamment caractérisé. Pour éviter cela, "on a tous un rôle à jouer. La famille, les voisins... et on ne le joue pas forcément, insiste Gilles Lazimi. On a un rôle à jouer en prévention et en protection. Le taux de féminicides, qui ne baisse pas, et dont les chiffres qui largement sous-estimés, en témoignent. Le nombre de suicides le prouve." 

Quand, dans la société, on justifie, on accepte, on parle d'une femme qui a été violée en disant qu'elle s'est fait violer, ça veut dire qu'encore une fois, on l'a responsabilisée. Gilles Lazimi

Les mesures existent, comme l'ordonnance de protection, qui s'applique aussi aux femmes victimes de violences sexuelles, et les services de police qui accueillent de mieux en mieux, mais "on a besoin d'une justice qui applique la loi, ce qui n'est pas encore totalement le cas, déplore le médecin. Ce qui ne marche pas, c'est que notre société n'avance pas suffisamment vite et qu'on n'avance pas suffisamment vite sur les stéréotypes et sur notre façon de penser les violences et de penser les violences sexuelles. Quand aujourd'hui, une femme sur trois dit qu'elle a subi des rapports sans consentement, c'est un viol. Quand, dans la société, on justifie, on accepte, on parle d'une femme qui a été violée en disant qu'elle s'est fait violer, ça veut dire qu'encore une fois, on l'a responsabilisée." 

Davantage de campagnes de sensibilisation et d'information s'imposent, mais surtout, "plus d'un milliard pour réellement donner des moyens à la justice, donner des moyens à la police et aux associations. Faire en sorte qu'à chaque fois qu'une femme est victime de violences, qu'elle puisse être protégée, qu'elle puisse être hébergée. Ce n'est pas le cas aujourd'hui", affirme Gilles Lazimi.

Qui ne dit mot ne consent pas 

L'une des questions qui émerge du procès des viols de Gisèle Pelicot est celle du consentement : aucun des accusés ne se l'est posée. Revenons sur la définition du consentement sexuel avec la linguiste Manuella Koua : "Dans nos relations intimes, qu'elles soient amoureuses ou sexuelles, nous devons donner ou pas notre consentement pour un baiser, une caresse, un rapport sexuel. Et le consentement est bien souvent simplifié et réduit, malheureusement, au fait de donner un accord que l'on qualifierait d'explicite, comme un laconique 'oui'. Cependant, le consentement va au-delà d'un simple oui, d'un timide sourire. Le consentement, en réalité, s'inscrit dans un processus continuellement évolutif dans lequel même un accord déjà donné peut changer...

Le consentement s'inscrit dans une relation affective très sensible, dans laquelle chaque partenaire doit exprimer son envie de sentir l'autre, de poser un acte intime, en toute conscience, de manière totalement libre, sans aucune pression psychologique. D'après vous, une personne qui donne son accord pour un rapport sexuel, pas peur d'être privée d'un logis, a-t-elle donné un réel consentement ? Bien sûr que non. Quelqu'un décrivait un jour 'céder n'est pas consentir' Et c'est pourquoi un âge minimum est requis dans le cas des rapports sexuels. Il varie d'un pays à l'autre. 13 ans au Burkina Faso, 15 ans en France comme au Canada, 18 ans en Irak, 18 ans qui malheureusement pourraient bientôt passer à 9 ans. Par ailleurs, il faut retenir que le silence n'est pas non plus un consentement. En fait, qui ne dit rien ne consente pas forcément."

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Le sexisme abîme, le sexisme tue. Gilles Lazimi

Le consentement, donc, passe par les hommes. "Dans les violences conjugales, une femme sur 10 déclare avoir été victime de violences au cours de l'année passée. Autrement dit, 9 hommes sur 10 ne sont pas violents. Mais ces 9 hommes sur 10 ne sont pas des acteurs de prévention. Ils doivent agir. Ils doivent dire non. Ils doivent cesser les blagues sexistes. Ils doivent cesser de cautionner l'attitude des autres hommes violents. Le sexisme abîme, le sexisme tue", insiste le docteur Gilles Lazimi.

A cette fin, le Collège de la médecine générale a élaboré un kit pour aider les médecins en précisant à quel point les violences ont un impact sur la santé des femmes, un impact majeur sur la santé des enfants aussi quand ils sont témoins, et pour rédiger le certificat pour les situations de danger.

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Selon les chiffres d'ONU Femmes, une femme sur trois dans le monde est victime au moins une fois dans sa vie de violences physiques et ou sexuelles. 

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