Oscar Pistorius, meurtrier de sa compagne, en liberté conditionnelle

L'ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius est sorti de prison, en liberté conditionnelle, près de onze ans après le meurtre de sa compagne. Les proches de Reeva Steenkamp se disent, eux, "condamnés à vie".

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L'ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius est sorti de prison le 5 janvier 2024, en toute discrétion et en évitant les caméras. Il se trouve "maintenant chez lui", en liberté conditionnelle, près de onze ans après le meurtre de sa compagne, Reeva Steenkamp, une mannequin qui avait 29 ans à l'époque des faits. 

L'ancien athlète de 37 ans, amputé des deux jambes, condamné pour meurtre dans cette affaire qui avait bouleversé l'Afrique du Sud et le monde entier, a purgé plus de moitié de sa peine. Il a quitté en début de matinée la prison d'Atteridgeville, dans la banlieue de la capitale Pretoria. 

"Il a été admis dans le système correctionnel communautaire et est maintenant chez lui", selon l'administration pénitentiaire, qui confirme que sa remise en liberté conditionnelle est désormais effective. Ni l'heure, ni les détails logistiques n'avaient été communiqués au préalable par les autorités qui invoquaient des raisons de "sécurité". Le sextuple champion paralympique a l'interdiction de s'exprimer dans les médias. 

Reeva Steenkamp

19 février 2013 : funérailles de Reeva Steenkamp

©AP Photo/Schalk van Zuydam

"Condamnés à vie"

Dans une déclaration écrite diffusée quelques minutes avant la libération de Pistorius, la mère de la victime rappelait que les proches de Reeva Steenkamp étaient, eux, condamnés à vie : "Nous, qui sommes encore là, nous sommes condamnés à vie", regrette June Steenkamp. Demandant si "justice a été rendue à Reeva" et si "Oscar a purgé une peine suffisante", elle explique qu"'il n'y a jamais de justice dans la mesure où l'être cher ne reviendra jamais".

La famille Steenkamp ne s'était pas formellement opposée à la libération conditionnelle de l'ex-champion. Mais June Steenkamp avait affirmé ne toujours pas croire "à la version des faits d'Oscar" et être convaincue que ce dernier "ne s'est pas réhabilité" en détention.

June Steenkamp

June Steenkamp, la mère de Reeva Steenkamp, lors de l'audience de libération conditionnelle d'Oscar Pistorius, à Pretoria, en Afrique du Sud, le 31 mars 2023. 

©AP Photo/Themba Hadebe

Colère meurtrière

Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, Oscar Pistorius avait tué la mannequin Reeva Steenkamp, 29 ans, en tirant quatre fois à travers la porte de la salle de bain de sa chambre, dans sa maison ultra-sécurisée de Pretoria. Un an auparavant, le sportif était entré dans la légende en s'alignant avec les valides aux 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé.

Le magazine américain Time classe le sextuple champion paralympique parmi les cent personnalités les plus influentes,  "La définition même de l'inspiration mondiale". Mais lors de son premier procès, ouvert en 2014 et retransmis en direct à la télévision, les faiblesses de l'idole déchue sont scrutées. Il se révèle colérique, au bord de la paranoïa. 

prothèses Oscar Pistorius

le 15 juin 2016 : les prothèses d'Oscar Pistorius gisent sur le sol lors de la plaidoirie de son avocat Barry Roux à Pretoria où il comparaissait pour le meurtre de Reeva Steenkamp le jour de la Saint-Valentin 2013.

©​​​​​​​Siphiwe Sibeko/Pool Photo via AP, File

Féminicide involontaire ?

Arrêté au petit matin de la Saint-Valentin 2013, Pistorius nie avoir fait feu dans un accès de rage, affirmant avoir cru à la présence d'un cambrioleur. Une version qu'il maintient tout au long de la saga judiciaire qui tient les médias en haleine pendant les quatre années suivantes. Le coureur surnommé Blade runner, en référence à ses prothèses de carbone, écope de cinq ans de prison pour homicide involontaire. 

Mais le parquet estime la peine "scandaleusement clémente" et réclame une requalification en meurtre. Après plusieurs appels et la lecture crue d'un rapport d'autopsie de la victime qui provoqua les vomissements de l'accusé, ce dernier est finalement condamné fin 2017 à 13 ans et cinq mois de réclusion pour meurtre. 

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Liberté anticipée

La loi sud-africaine prévoit qu'un condamné est éligible à un aménagement de peine une fois la moitié de sa peine écoulée. Fin novembre 2023, l'administration pénitentiaire a annoncé la remise en liberté anticipée d'Oscar Pistorius. 

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Dans le cadre de son placement en conditionnelle jusqu'à la fin de sa peine en 2029, Oscar Pistorius doit suivre une thérapie sur la gestion de la colère et un programme sur les violences faites aux femmes. Il n'est pas autorisé à consommer de l'alcool. Il doit aussi accomplir des travaux d'intérêt général, mais doit être présent à un domicile désigné dans une banlieue de Pretoria à certaines heures de la journée.

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