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Les services de police et de gendarmerie ont enregistré une hausse de 16% des violences conjugales en 2019, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur : 142 310 personnes, femmes et hommes, ont pu porter plainte. Un effet positif du Grenelle des violences conjugales ?
Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2020 à Paris : une manifestante porte un masque avec le nom d'une victime de violence conjugale.
Environ 88% des 142 310 victimes de violences conjugales sont des femmes, soit 125 840, une proportion stable par rapport à 2018, selon ces chiffres du ministère, qui ne comptabilisent pas les homicides. La hausse des violences conjugales traduit, selon le ministère de la place Beauvau, "un possible effet positif du Grenelle des violences conjugales" lancé en septembre 2019, "lequel a pu inciter les victimes à davantage déposer plainte et favoriser un meilleur accueil par les services de sécurité".
Parmi les violences conjugales signalées à la police, 3% font l'objet de plaintes pour viol ou agression sexuelle, lesquelles sont déposées à 98% par des femmes (4320 sur 4400).
«Les mots des femmes, l’oreille de la police»: afin de faciliter le dépôt de plainte des victimes de violences conjugales, une permanence policière vient d’être créée à l’Usap, l’unité qui les accueille. Par @SophieBoutboul. Photo: @MarionPehee
— Les Jours (@Lesjoursfr) November 17, 2020
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Les plus forts taux de violences conjugales se retrouvent dans le Doubs (comme en 2018) suivi, mais à un niveau moindre, par la Côte-d’Or, les Côtes-d’Armor et la Seine-Saint-Denis. La Corse et la Creuse enregistrent, en revanche, les taux les plus faibles.
Selon les enquêtes de victimation Cadre de vie et sécurité, réalisées par l'Insee pour compléter les données brutes des plaintes enregistrées, 295 000 personnes, dont 213 000 femmes, déclarent en moyenne avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint entre 2011 et 2018.
Des violences qui peuvent aller jusqu'au meurtre : en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l’année précédente, selon les derniers chiffres officiels publiés en août. Depuis plusieurs années, la page Facebook Féminicides par compagnons et ex s'attèle au comptage quotidien de ces centaines de femmes, épouses, compagnes, mères, soeurs, mortes sous les coups d'un conjoint ou d'un ex.
Dans une seconde étude, le ministère de l'Intérieur indique que 1746 infractions d'outrages sexistes ont été enregistrées en France par les forces de sécurité, depuis la promulgation de la loi, il y a deux ans. Une loi novatrice, mais à double tranchant, pour des associations qui craignaient la déqualification de certaines "violences" en "outrages".
Dans le détail, 1004 infractions ont été constatées entre le 1er août 2019 et le 31 juillet 2020 dans le cadre de cette loi, contre 742 sur la même période un an plus tôt. 65 % de ces outrages concernent des "outrages sexistes portant atteinte à la dignité ou créant une situation intimidante, hostile ou offensante imposée à une personne", selon l'étude.
#LoiSchiappa : « Il n’y pas de pays dans le monde qui ait mis en place une législation telle que celle que nous proposons : 10 000 policières et policiers nouveaux verbaliseront les outrages sexistes » @MarleneSchiappa dans @TV5monde pic.twitter.com/rFM5QtFtEQ
— Ministère chargé de l'égalité (@egalite_gouv) April 5, 2018
Les régions les plus concernées par le outrages sexistes sont les Hauts-de-France, l’Île-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En France, comme dans de nombreux pays, le confinement dû à la pandémie de Covid-19 s'est accompagnée d'une hausse brutale des violences conjugales en 2020. Si aucune statistique portant sur l'année n'est encore disponible, les premières estimations officielles indiquent d'ores et déjà que les violences domestiques ont augmenté d'au moins 36% pendant la période de confinement, même si les mesures mises en place dans les pharmacies et les supermarchés ont permis de porter secours à de nombreuses femmes.
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