Fil d'Ariane
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Peut-on considérer le handicap comme un puissant levier de transformation des organismes dans la société? C’est en tout cas l’objectif qui a été fixé jeudi 6 décembre lors du dernier plan interministériel comprenant un axe dédié au repérage et à la prise en charge des femmes handicapées victimes de violences. Pour Ernestine Ronai, co-présidente de la commission “violence de genre“ du Conseil à l’égalité femme-homme en France, l’utilisation des bons mots a toute son importance. Selon elle, il y a une tolérance vis-à-vis de la maltraitance des femmes handicapées.
Pour les femmes victimes de violences, on dit femmes victimes de violences, pour les femmes handicapées on a le mot maltraitance !
Ernestine Ronai du Conseil à l’égalité femme-homme
"les femmes handicapées subissent énormément de violences sexuelles, [...] de même que les femmes qui présentent des troubles liés à l’autisme. Les derniers chiffres qui sont sortis pour les violences sexuelles sur ces femmes, c’est 90%."#Handicap #Sante
— Prudence (@PsyNancy54) 27 juillet 2018
Comment sont accueillies et traitées les plaintes de femmes handicapées victimes de violences par les policiers ? Pour un défenseur des droits comme Jacques Toubon, participant à cette table-ronde, les forces de l'ordre sont les premièrs contacts des femmes victimes handicapées : " Il faut absolument former les gendarmes et policiers car, ce sont eux les 1ers contacts. Quand il y a des chiffres il n’y a pas de mise en action dans les commissariats ce qui peut ralentir les recherches".
Roland Courteau, sénateur de l'Aude (PS), Chantal Deseyne, sénatrice d'Eure-et-Loir (LR), Françoise Laborde, Haute-Garonne (RDSE) et Dominique Vérien, Yonne (UC) sont tenus de rédiger le rapport qui devrait être publié à la fin du premier semestre 2019. Parmi les solutions proposées, il y a la sensibilisation des médias, l'élaboration de kits de formation, élaborés par la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences) composés d'un court-métrage, un livret d'accompagnement et de fiches spécifiques à certaines professions. Sans oublier de renforcer la coordination entre l'Etat et les associations, favoriser l'éducation sexuelle et affective dans les établissements médico-sociaux, signer une convention entre les deux numéros d'écoute 3919 (violence femmes info) et 3977 (contre la maltraitance des personnes âgées et handicapées).
Au sortir de la table ronde Pascale Laborde Sénatrice Haute-Garonne nous confie : “C’est important d’avoir des colloques qui ouvrent l’éventail et permettent de voir l’étendue du problème.Nous votons les lois et essayons le plus possible d’amender et diminuer la discrimination pour améliorer la vie des femmes handicapées”
Dans le monde, 35 % des femmes et des filles sont exposées à des violences physiques, émotionnelles ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou d’une autre personne. Ces violences constituent une violation majeure de leurs droits. Les femmes et les filles handicapées sont près de dix fois plus exposées aux violences sexuelles.