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C'est un véritable cri de ralliement, un appel à une "relève féministe". Elles sont plus de 500 militantes féministes à prendre la parole sous forme d'une tribune publiée dans le quotidien Libération. Certaines sont issues de partis politiques, les autres sont écrivaines, chercheuses, historiennes, journalistes, "féministes lambda" ou tout simplement citoyennes engagées... Toutes sont militantes, et elles ont décidé d'en finir avec "un système de protection des agresseurs en politique".
"Silence, consternation, puis explosion de colère : chez les féministes, ce n’est pas une vague de dégoût qui nous a emporté·e·s après les déclarations de nombreux cadres et partis de gauche, c'est un vrai tsunami", lancent les membres de ce collectif baptisé #Relèveféministe.
Les lanceuses d'alerte de l'@Obs_vssPol ont construit leurs revendications autour d'un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l'@AssembleeNat : sanctions, suspension de la clause de loyauté, enquête de victimation, fond dédié https://t.co/U7XpD9nkNo
— ReleveFeministe (@ReleveFeministe) September 20, 2022
"Que les choses soient claires : les agresseurs et auteurs de violences ne peuvent pas représenter nos combats politiques", écrivent les militantes, parmi lesquelles figurent la porte-parole du PS Gabrielle Siry-Houari, l'historienne Mathilde Larrère ou encore la journaliste Elsa Wolinsky, qui réclament la démission du député du Nord, Adrien Quattenens qui a reconnu des violences conjugales.
"Si Adrien Quatennens ne fait à ce stade pas l'objet d'une condamnation judiciaire, bien qu’une procédure pénale ait été engagée, ses aveux le rendent politiquement responsable", estiment les militantes, qui exigent "qu'il démissionne de son mandat parlementaire, et que la cellule violences sexistes et sexuelles de LFI (La France Insoumise, ndlr) envisage sérieusement tous les degrés de sanctions disponibles".
"Lorsqu’un groupe politique porte un programme féministe, notamment sur le plan des droits des femmes et de la lutte contre les violences de genre, on est en droit d’attendre de lui qu’il cesse de protéger les agresseurs et qu'il soutienne inconditionnellement les victimes des violences patriarcales", écrivent-elles, condamnant "avec la plus grande fermeté la réaction de Jean-Luc Mélenchon et de ses pairs", qui ont tardé à dénoncer la gravité des faits.
TRIBUNE de la #ReleveFeministe Nous, militant⸱e⸱x
— ReleveFeministe (@ReleveFeministe) September 20, 2022
féministes, exigeons la FIN de l’impunité des agresseurs en matières de violences masculines dans le milieu politique et militant
Notre tribune : https://t.co/zRg2Diu6l5
Plus largement, citant toute une série de responsables politiques mis en cause dans des affaires de violences sexistes et sexuelles, elles affirment qu'"aucune organisation militante ne peut raisonnablement considérer qu'elle n'est pas concernée. C’est un système qui perdure grâce à des complicités, des comportements identifiés, une lâcheté connivente".
"Nous refusons de militer avec des hommes auteurs de violences, ou leurs amis complices", poursuivent les autrices du texte, dont des militantes de LFI, du PS, d'EELV, ou de Générations, estimant qu'il est "grand temps de faire de la place politique aux féministes qui luttent au quotidien contre les violences sexistes et sexuelles".
Les violences sexistes et sexuelles sont un fléau, en politique comme partout.
— Albane Gaillot (@AlbaneGaillot) September 20, 2022
Et nous ne voulons plus de cette impunité de complaisance. C'est pourquoi j'ai signé cette tribune.
La #ReleveFeministe c'est maintenant https://t.co/ESHFNgJ42C
"Doubles voire triples victimes, les personnes racisées et/ou LGBT+ ne sont pas épargnées, et sont souvent asphyxiées par la charge sexiste et raciale. Fétichisation, violences islamophobes, agressions racistes, invisibilisation en politique et dans le débat public", relèvent également les membres du collectif féministe.
Parmi les signataires se trouvent aussi la fondatrice de #MeTooThéâtre Marie Coquille-Chambel, l'autrice et blogueuse"Klaire fait Grr", ou encore l'ex-candidate à la primaire populaire Anna Agueb-Porterie.
"Face à une solidarité masculine qui sert de nouveau à protéger les agresseurs pullulant dans nos sphères politiques, nous appelons à une relève féministe", ajoutent les signataires, "Puisque les hommes semblent incapables de faire mieux, il est temps de passer la main".
Et puisqu'il faut, hélas, encore et encore le marteler : il n'y a pas de petites violences, comme le rappelle très clairement la page Facebook du collectif #NousToutes, qui donne rendez-vous le 19 novembre à Paris et partout en France pour une mobilisation nationale à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre.