Viviane Reding précise ses menaces concernant les administratrices
Cela fait des mois que la commissaire européenne à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté veut imposer un quota de femmes dans les conseils d'administration. Le « volontariat » des entreprises l'a déçue.
Vivane Reding, commissaire européenne à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté.
Vivane Reding ne décolère pas. Alors qu'elle a donné, l'an dernier, une dernière chance aux entreprises européennes pour qu'elles accroissent volontairement la proportion de femmes dans leur conseil d'administration, seules 24 sociétés ont pour l'instant signé la « promesse d'administratrices » de Viviane Reding, visant à nommer 30% de femmes dans les conseils d'ici à 2015, puis de 40% en 2020. Trop peu pour la commissaire. Clairement, l'auto-réglementation ne fonctionne pas. Viviane Reding menace donc désormais d'imposer des quotas à toutes les entreprises européennes. Certes, certaines y sont déjà soumises, en Belgique, en France et en Italie, tandis qu'en Espagne et aux Pays Bas, les sociétés quotées doivent obéir à des recommandations légales à ce sujet. Mais rien n'y fait : le dernier rapport de la commissaire* illustre même un recul des femmes présidentes de conseil. De 20 en 2009, elles sont passées à 19 en 2010 au sein des 600 plus grandes sociétés européennes. En moyenne en Europe, les femmes représentent 12% des cadres supérieurs, mais seulement 3% des présidents de conseils. Une grande entreprise sur 3 en Europe n'avait, en 2010, aucune femme siégeant à son conseil. L'Allemagne toujours récalcitrante Viviane Reding est donc plus que jamais déterminée à agir, et devrait, dans les mois qui viennent, déposer un projet de loi visant à imposer des quotas. Emportera-t-elle l'adhésion des députés européens ? Cela reste à voir... Ceux qui représentent des pays ayant déjà introduit une loi à l'échelle nationale sont naturellement pour. Les autres sont plus indécis. Certains semblent carrément récalcitrants, Allemands en tête. Si un débat sur une meilleure représentation des femmes dans divers secteurs économiques (tels les médias), ou à des fonctions de dirigeants prend de plus en plus forme outre-Rhin, la Chambre de l'industrie allemande maintient, toujours et encore, la même ligne de défense : les quotas « ne représentent pas la réalité du monde économique » a-t-elle indiqué récemment pour justifier son opposition aux quotas.
Lysiane J.Baudu
Ancienne grand reporter à La Tribune, Lysiane J. Baudu a rencontré, pendant ses 20 ans de journalisme international, des femmes du monde entier.
Ces "rencontres" feront l'objet de billets, qui lui permettront de faire partager ses impressions, ses analyses, son ressenti au contact de ces femmes, dont l'action professionnelle fait sens pour toutes les autres, de même que pour la société.