Quatre jeunes Libanais ont lancé le mouvement de "I am not naked" (je ne suis pas nu). Dans son studio photo de Beyrouth, Tarek Moukaddem accueille avec ses trois amis ceux qui veulent « se déshabiller pour Jackie et pour le changement ». « Notre pays est géré par une minorité d’extrémistes et personne ne nous écoute. On veut que la jeunesse soit écoutée. On existe ! » lance-t-il. « Et puis si les gens se bougent aujourd’hui jusqu’à notre studio, peut-être que demain ils le feront pour manifester. »
Michel et Paul, tous deux âgés de 22 ans, sont venus participer avec leur bande de copains. « A force d’essayer de changer les choses, on va finir par y arriver, il ne faut pas abandonner » assure Michel. Paul, lui, aimerait que les mœurs se libèrent. « Il faut aussi qu’on change notre système politique. Les Libanais ne sont pas libres. Et les femmes ? Socialement, oui, elles le sont. Mais en fait, elles ne sont protégées par aucune loi… »
Cynthia-Maria Aramouni, la seule fille de l’équipe, avoue qu’ils ont pris des mesures de précaution autour du studio au cas où des extrémistes viendraient s’en prendre à eux. Elle explique : « On a fait ce mouvement car le scandale autour de Jackie est ridicule. Ce qui est vraiment ridicule c’est qu’une femme puisse se faire battre à mort et que son mari puisse être libre. N’importe qui peut me tuer et s’en sortir. Il faut changer les choses. » La jeune femme fait référence à deux dernières affaires de femmes battues (Manal et Roula) qui ont choqué bon nombre de Libanais mais sans ébranler la classe politique amorphe.
Demander aux Libanais de se mettre nu c’est surtout l’occasion d’attraper l’attention des Libanais et des médias.
Et ça marche : des milliers de likes en quelques jours.Des séances photos sont prévues à Londres, New York, Sao Paulo, Montréal… Avec l’espoir qu’enfin la classe politique libanaise s’occupe des vrais problèmes et pas des seins de Jackie Chamoun.
Voici quelques clichés de “I am not naked“