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"Women Deliver" rassemble plus de 6 000 personnes représentant plus de 160 pays : dirigeants (ministres et parlementaires de plus de 50 pays), universitaires, militants de 2 500 organisations, 1 500 jeunes, un millier de représentants de l’industrie privée et 500 journalistes pour parler des droits des femmes et des filles dans le monde. Terriennes aussi est au rendez-vous.
Aller sur le site de la conférence ► Women Deliver 2019
Pourquoi à Vancouver ? Un choix qui semble faire écho à l'engagement féministe du Canada, dont le Premier ministre lui-même se fait le porte-voix des droits des femmes sur toutes les tribunes – il participe à la conférence, ainsi que sa femme Sophie Grégoire-Trudeau. "Si on veut du changement, on doit l'exiger" a-t-il déclaré lors de son discours d'ouverture :
« Si ok veut du changement on dit l’exiger » : Justin Trudeau @JustinTrudeau premier ministre du Canada à l’ouverture de la Conférence Women Deliver #WD2019 à Vancouver pic.twitter.com/XoyVt9lHHu
— Catherine François (@cathyfrancois) June 4, 2019
Comment le pouvoir peut-il aider à améliorer les droits des femmes et l’égalité des sexes. Comment les entrave-t-il aussi ? Trois formes de pouvoir sont analysées : le pouvoir individuel, le pouvoir structurel et celui des mouvements. "Pouvoir. Progrès. Changement" - tel est le slogan de la conférence.
Cette petite flèche jaune, c’est le symbole de Women Deliver #WD2019 elle symbolise le combat pour les femmes, les jeunes filles et l’égalité des sexes et elle point vers le haut parce que c’est la direction du progrès @TERRIENNESTV5 @TV5MONDEINFO pic.twitter.com/8OTKxFhv6M
— Catherine François (@cathyfrancois) June 3, 2019
Les conférences plénières, qui rassemblent les intervenants les plus prestigieux, s’articulent autour de cette notion de pouvoir : le pouvoir de l’union, le pouvoir du présent – le point sur la situation actuelle – le pouvoir des données et de rendre des comptes, le pouvoir de l’autonomisation, le pouvoir de l’argent, le pouvoir de la technologie, le pouvoir des témoignages, le pouvoir des mouvements, etc.
Le thème du pouvoir est au centre de la 5ème édition de la conférence internationale Women Deliver #WD2019 qui commence ce lundi à Vancouver au Canada « pouvoir progrès changement » c’est le slogan @TV5MONDEINFO @TERRIENNESTV5 pic.twitter.com/tfDByRgJZ0
— Catherine François (@cathyfrancois) June 3, 2019
Durant quatre jours, les débats tournent autour de la santé des filles et des femmes dans le monde, de leurs droits sexuels, maternels et de reproduction, de leur éducation, alimentation, développement économique, bonne gouvernance, participation politique, etc. Avec en ligne de mire, un objectif : apporter des solutions concrètes pour améliorer les droits des femmes et l’égalité des sexes dans le monde.
Ce programme ambitieux est le fruit d’une vaste tournée de consultations qui s’est déroulée partout dans le monde entre septembre 2017 et janvier 2018. Les organisateurs de "Women Deliver" sont allés prendre le pouls de femmes, hommes, enfants, spécialistes, universitaires, militant.e.s et responsables d’organismes partout sur la planète.
Ils voulaient aussi évaluer l’impact du mouvement #MeToo, des manifestations des femmes à Washington dans la foulée de l’élection de Donald Trump, du mouvement des femmes en Argentine pour faire légaliser l’avortement, etc. Et aussi évaluer les menaces qui continuent de peser sur les femmes, à commencer par le mouvement antiavortement qui est en train de se répandre aux États-Unis, pour mesurer où en sont les droits des femmes et des filles dans le monde.
Notre dossier sur le droit à l'interruption volontaire de grossesse dans le monde :
► LE DROIT À L'AVORTEMENT DANS LA TOURMENTE
Au total, 1357 personnes ont rempli un sondage en ligne, 75 organismes provenant d’horizons divers ont été consultés, et des entrevues ont été menées auprès de 17 institutions gouvernementales, 28 organisations non gouvernementales, 11 agences de l’ONU, 2 groupes médiatiques et 6 fondations.
Ce qu’il est ressorti de cette tournée de consultation, ce sont les constats suivants : les inégalités qui persistent entre les hommes et les femmes et le manque d’accès à l’éducation maintiennent des pratiques inacceptables comme le mariage forcé, les mutilations génitales et autres violences faites aux filles et aux femmes dans le monde. Des menaces continuent de peser dans plusieurs régions du monde sur la santé des femmes et des filles et leurs droits en matière de sexualité et de reproduction. Dans certains pays, il est difficile de défendre les droits des femmes, les militant.e.s se voient restreindre leur droit de parole et d’action, certain.e.s sont assassiné.e.s.
La conférence Women Deliver #WD2019 s’ouvre symboliquement par des chants autochtones et des femmes de plusieurs communautés autochtones ont souhaité la bienvenue aux femmes du monde entier : grand moment d’émotion à Vancouver @TV5MONDEINFO @TERRIENNESTV5 pic.twitter.com/mbo7FqqkKx
— Catherine François (@cathyfrancois) June 4, 2019
Malgré tout, des mouvements en faveur de défense des femmes se multiplient sur la planète, comme MeToo, BringBackOurGirls au Nigéria, Ni Una Menos en Argentine, ou encore les manifestations à Washington : un activisme porteur d’espoir et qu’il faut continuer à promouvoir. Autre tendance : la nécessaire implication des hommes et des garçons en faveur de l’égalité des sexes. Sans eux, cet objectif ne pourra pas s’atteindre. Enfin la tournée de consultations a fait ressortir la nécessaire collaboration entre les secteurs publics et privés, les entreprises, la société civile et les jeunes, une synergie nécessaire pour changer les mentalités et faire avancer la cause des femmes.
Plusieurs pistes de solutions ont été élaborées à partir de ces constats :
- Injecter davantage d’argent dans les programmes et les politiques qui améliorent les conditions des femmes et des jeunes filles dans le monde.
- Augmenter le nombre de femmes aux postes décisionnels, peu importe le niveau et les secteurs, que ce soit dans les entreprises, les gouvernements, les ONG, les organismes de l’ONU, etc.
- Encourager les dirigeants qui défendent des politiques féministes et les aider à appliquer ces politiques - autrement dit encourager ce que l'on appelle ici le "leadership politique audacieux". Et surtout s’assurer que les lois en faveur de l’égalité des sexes soient appliquées efficacement.
- Collaborer avec les institutions sociales et religieuses pour combattre les obstacles qui nuisent à l’amélioration des conditions de vie des femmes : un gros défi en ce qui concerne le dialogue avec les institutions religieuses qui, pour la plupart, imposent aux femmes des normes et des obligations aux impacts négatifs directs sur leur vie.
- Travailler de concert avec le secteur privé pour augmenter le nombre de femmes au sein des conseils d’administration, soutenir les entreprises dirigées par des femmes, améliorer l’accès des femmes à des postes de cadres supérieurs, prendre les mesures nécessaires pour l’équité salariale, etc.
- Enfin maintenir la mobilisation des mouvements en faveur des droits des femmes et promouvoir leur activisme, essayer de fédérer ces mouvements qui militent en différents endroits de la planète, selon le bon vieux principe "l’union fait la force".
La dernière conférence de Women Deliver s’est tenue en mai 2016 à Copenhague, au Danemark. C’était alors la 4e édition – la première s’était tenue à Londres en 2007. En 2016, 97% des participants au sondage mené à la fin de l’événement avaient déclaré qu’ils allaient poser les gestes nécessaires pour atteindre les objectifs que s’était fixés la conférence.
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