Fil d'Ariane
Pour Katja Iversen, c’est mission accomplie. Elle qualifie de "magnifique et dynamisante" cette conférence Women Deliver à Vancouver : un nombre record de participant.e.s, de conférenciers et conférencières dont plusieurs prestigieux, d’ateliers et de conférences.
"Les conférences Women Deliver, ce sont bien plus que des conférences : ce sont des postes de ravitaillement sur le long chemin vers le progrès, explique-t-elle, ravitaillement pour de nouveaux progrès, de nouveaux partenariats et de nouvelles façons de faire les choses". C’est le but premier de Women Deliver : faire du réseautage, partager ses expériences, des solutions, des pratiques, des programmes. Une occasion unique de rencontrer des militant.e.s et des féministes du monde entier pour faire un bilan de la situation des femmes dans le monde et réfléchir à des solutions pour faire avancer les choses.
Les droits sexuels des femmes, les droits liés à la reproduction, la contraception, l’avortement : des questions essentielles largement abordées à la conférence Women Deliver #WD2019 qui se tient à Vancouver jusqu’à jeudi @TERRIENNESTV5 @TV5MONDEINFO pic.twitter.com/1mTyo82zzz
— Catherine François (@cathyfrancois) 4 juin 2019
Il ressort de ces 4 jours intenses de discussions, deux grandes conclusions partagées par tous et toutes : ce sont les gouvernements et les dirigeants qui doivent, en élaborant des législations, assurer le cadre de base pour défendre les femmes dans leurs pays. Sans lois, les meilleurs programmes d’aides restent sans effets réellement concrets et immédiats. Des lois pour garantir un accès à une contraception efficace pour les femmes par exemple, des lois pour les protéger des agressions sexuelles et du harcèlement, etc. Donc le pouvoir politique doit absolument prendre à bras le corps la défense des droits des femmes.
La deuxième grande conclusion, c’est que les hommes et les garçons sont partie prenante de la démarche pour améliorer la situation des femmes et en arriver à une égalité des genres. Un travail de longue haleine donc pour changer des mentalités machistes rétrogrades et des comportements de misogynie larvée. « Si nous traitons l’égalité des genres comme un problème de femmes, nous n’allons jamais y arriver ! fait remarquer Katja Iversen. Ce n’est pas une guerre entre les sexes, c’est une mission commune vers le progrès, les hommes, les garçons, les femmes et les filles doivent être unis dans cette mission ».
Il régnait dans cette conférence une sorte de fébrilité et d’impatience : fébrilité par la stimulation des rencontres et des débats, la qualité des échanges, et impatience parce qu’il faut que les choses bougent et avancent rapidement. Chacun.e des participant.e.s a clairement ressenti l’urgence de resserrer les rangs et lever le point pour défendre les femmes dont les droits sont menacés dans de nombreux pays y compris les États-Unis, où une lame de fond perfide anti-avortement est en train de déferler.
« La capacité de la femme de disposer de son corps, de décider de ce qu’elle veut en faire, c’est un droit humain, martèle Katja Iversen. Tout retour en arrière est terrible. C’est aussi à ça que sert cette conférence : dire NON, on ne va pas retourner en arrière et c’est ce que nous disons à Donald Trump et à tous ceux qui veulent nous faire reculer. On ne peut jamais prendre pour acquis les progrès qui ont été faits. Il faut continuer à avancer et à accélérer le mouvement, on ne peut pas encore attendre 200 ans pour atteindre enfin l’égalité des genres ! Nous sommes à un point tournant dans la lutte. Ce sentiment d’énergie, d’union, d’optimisme, de ce que nous devons faire, nous l’avons ressenti ici. Si on pouvait embouteiller cette énergie, on pourrait nourrir le mouvement pour les trois prochaines années ! ».
2ème journée de la Conférence "Women Deliver" à #Vancouver. 8000 personnes sont venues de 160 pays débattre des droits des femmes et de l'égalité des sexes. pic.twitter.com/NHoA1s3PNX
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) 4 juin 2019
Terriennes a aussi pu rencontrer la première dame du Canada, Sophie Grégoire-Trudeau, femme de Justin, qui a participé à la conférence du début à la fin.
Son Premier ministre de mari a annoncé le lendemain de l’ouverture officielle qu’à partir de 2023, le Canada faisait passer à 1,4 milliards de dollars par an l’enveloppe consacrée à la défense des droits des femmes dans le monde et ce, pour les 10 années suivantes. Et la moitié de ces 1,4 milliards de dollars, soit 700 millions de dollars, seront dirigés vers les droits sexuels et reproductifs des femmes.
"L’intention du Canada, ce n’est pas de se positionner en leader mais de faire face aux défis réels sur l’égalité des genres, précise Sophie Grégoire-Trudeau. C’est d’autant plus important que des vents contraires soufflent actuellement pour faire régresser les droits des femmes, mais le Canada va se tenir debout pour défendre ces droits, incluant mon mari. On va continuer à mettre le pied sur la pédale et à avancer, à protéger les droits sexuels et reproductifs des femmes et leur santé".
Sophie Grégoire-Trudeau est une féministe impliquée dont de nombreuses causes au Canada : « A un moment donné, j’espère qu’on ne sera plus obligé de dire qu’on est féministe ! Le féminisme, ce n’est pas un choix, c’est un fait et il faut se le répéter. Oui, il y a urgence, que l’on parle environnement ou égalité des genres, ce ne sont pas des batailles les uns contre les autres mais des batailles où nous devons nous unir, rassembler nos forces et nos visions progressistes pour une société plus juste et équitable ».
« Que feriez-vous si vous aviez du pouvoir ? » : des participant-es à Women Deliver #WD2019 répondent sur ce tableau noir. Le pouvoir est le thème central de cette conférence sur les droits des femmes et égalité des sexes @TERRIENNESTV5 @TV5MONDEINFO pic.twitter.com/1eWAc0QYEF
— Catherine François (@cathyfrancois) June 4, 2019
Durant cette conférence dont la thématique centrale portait sur LE POUVOIR, tant les conférenciers que les participants devaient répondre à une question : que feriez-vous si vous aviez du pouvoir pour améliorer les conditions des femmes dans le monde et atteindre l’égalité des sexes ? "Et, ajoute Katja Iversen, comment se servir de ce pouvoir pour le mieux, d’une manière positive ? C’est la question que nous devons tous et toutes nous poser dans notre vie de tous les jours".
Dans son discours de clôture de la conférence, Katja Iversen s’est adressé à chacun.e des participant.e.s : "Mobilisez encore plus de gens, mobilisez des hommes et des garçons et travaillez ensemble avec les nouvelles méthodes et les nouvelles solutions qui ont été discutées et élaborées dans cette conférence. Et vous commencez dès lundi !"
Fin de #WomenDeliver2019 au Canada : le message de Kadja Iversen aux participant.e.s : "Mobiliser tout de suite et tout le monde, " https://t.co/IWltXAncVF pic.twitter.com/dKsqDWgdiL
— TERRIENNES (@TERRIENNESTV5) June 7, 2019