Fil d'Ariane
Dans Wonder Woman 1984, l'actrice israélienne Gal Gadot reprend son lasso magique d'Amazone pour incarner Diana Prince, jeune femme à la vie apparemment paisible, avec pour simple et unique ambition de sauver le monde, sur fond d'Amérique des années 1980. Une super-héroïne, cela reste encore rare sur les écrans. Combattante, elle se doit aussi d'être belle et sexy car les stéréotypes ont l'armure solide.
Quatre ans après le succès mondial des premières aventures de la super héroïne de comic, Gal Gadot retrouve Diana Prince, alias Wonder Woman, une guerrière amazone élevée sur une île isolée de la civilisation humaine. L'actrice se dit fière que cette héroïne aide à faire émerger "des personnages féminins forts", qui vont influencer de façon "puissante" le public. "Les filles ne se battent pas comme des garçons, nos corps sont différents, ajoute-t-elle, on le fait de notre façon, et c'est bien qu'on puisse le voir à l'écran".
Après le succès du premier épisode, qui a rapporté 822 millions de dollars, DC Comics a confié Wonder Woman 1984 au même duo de femmes : l'actrice israélienne Gal Gadot enfile de nouveau son armure sexy à souhait et l'Américaine Patty Jenkins reprend la réalisation derrière la caméra.
En France, le film ne sera disponible que sur des plateformes en ligne, les salles restant fermées, crise de la Covid oblige.
Les adeptes du genre, qui avaient découvert la super-héroïne dans un décor de Première Guerre mondiale, retrouvent Diana Prince en 1984, dans l'Amérique du consumérisme triomphant. Elle mène une vie anonyme et tranquille, jusqu'à ce que les événements l'obligent à chevaucher à nouveau la foudre. Armée de son lasso de vérité, elle doit rétablir la paix, la justice, et éviter l'apocalypse. Tout un programme...
Si le premier film narrait la naissance de Wonder Woman, celui-ci veut creuser la psychologie d'une super-héroïne qui n'a qu'une ambition : "aider l'humanité à s'améliorer", a résumé la réalisatrice lors d'une conférence de presse en ligne. "Etre un héros n'est pas facile, c'est même super difficile" d'autant "qu'elle n'est pas parfaite elle-même et doit lutter pour faire les choses comme il faut", a-t-elle ajouté.
Wonder Woman 1984 reste un film de comics. La recette est la même : un peu d'humour et surtout une succession de combats et de cascades, aux voltiges spectaculaires. "Nous avons utilisé le moins d'effets spéciaux possibles, le maximum de ce que vous voyez est vrai", a promis Gal Gadot, racontant avoir vécu en huit mois "le tournage le plus difficile" de sa carrière. De nombreuses cascades ont été tournées "à l'ancienne" au moyen de câbles et de poulies, sans trucage numérique.
Mais Wonder Woman n'est pas là uniquement pour afficher sa plastique, même si cela fait évidemment partie du contrat de ce style cinématographique, et ne va pas se cantonner à battre pas seulement pour les beaux yeux turquoises de son cher et tendre, Chris Pine. Gal Gadot est celle qui se bat, seule, contre les méchant-e-s. Et oui, là encore comme dans le premier volet, il y a aussi une femme du côté sombre. Voilà donc notre héroïne lancée dans une course poursuite avec une armée de chars dans le désert, ou dans un combat aérien face à Cheetah (Kristen Wiig). Cette dernière forme l'axe du mal avec l'homme d'affaires "Max Lord", interprété par un Pedro Pascal inspiré en magnat ivre de pouvoir, à la Donald Trump, mais au bord de la faillite.
Aux Etats-Unis, Wonder Woman 1984 est sorti à la fois en ligne (HBO Max) et dans les salles qui étaient ouvertes, illustration des nouvelles stratégies des studios. Le film a rapporté 165 millions de dollars au box-office (140 millions d'euros), dont 45 millions aux Etats-Unis, selon la base de données professionnelle IMDB. Au Canada également, le film est sorti à la fois sur les plates-formes en ligne et dans un nombre restreint de salles.
En 2017, Wonder Woman est devenu le film le plus rentable jamais réalisé par une femme, totalisant des recettes de 553 millions d'euros dans le monde entier. "La réalisatrice-scénariste de 49 ans (Patty Jenkins) a bien souvent persuadé des gens de changer leur fusil d’épaule. Aujourd’hui, elle figure sur la liste 'A' des producteurs qui n’hésitent pas à lui confier des films à grand budget, ouvrant la voie à ses consœurs. Bientôt, Jenkins deviendra la première réalisatrice à tourner un film de la série Star Wars", lit-on sur le site du journal canadien Le Soleil.
Pour ce deuxième opus, elle devait toucher un salaire de 4,5 à 6 millions d'euros, une somme encore jamais accordée à une réalisatrice. "Je n’ai jamais été quelqu’un qui parle d’argent. Je n’ai jamais pensé me retrouver dans une telle situation, raconte-t-elle. Cependant, le film était extrêmement réussi et je savais que je n’étais pas payé à égalité avec mes pairs. C’est donc devenu quelque chose de plus important que ma petite personne. Si je ne le fais pas, qui va le faire ? C’était à la fois une question personnelle et une sorte de devoir", a-t-elle déclaré dans la presse.